Audrey 11 ans, rescapée du flic pédophile, suicidé, dit «le Grêlé»

L’affaire aura duré 35 ans. Plus de trois décennies pendant lesquelles les autorités policières n’ont rien lâché. Alors que l’affaire était sur le point d’être résolu, l’homme s’est suicidé ce mercredi. Avant son geste fatal, il aura pris soin de laisser une lettre d’aveu. Dans ce courrier, «le Grêlé» reconnait ses crimes. Il aura sévi de 1986 jusqu’en 1994. Une date qui correspond aux nouvelles méthodes d’investigations pour la police scientifique. Pour ne pas se faire repérer, diront les experts, «le Grêlé» se met au vert.

Le tueur en série «le Grêlé», tueur d’enfants et d’adultes

En début de semaine dernière, quelques jours avant d’être confronté à une analyse ADN, l’ancien policier s’est donné la mort. Les analyses faites post-mortem l’identifient formellement comme le tueur d’enfants et d’adultes. «le Grêlé» était un sérial killer. Parmi les 10 victimes (4 meurtres et six viols) du tueur en série, une petite guadeloupéenne de 11 ans.

Dans le documentaire «Le Grêlé, la fin du mystère», diffusé ce samedi 2 octobre, la chaîne LCI revient sur cette affaire sordide. Sept ans après les premiers meurtres, c’est dans une zone campagnarde que «le Grêlé» récidivera.

Aujourd’hui, à 30 ans, Audrey s’en souvient comme si c’était hier. Souvenir douloureux mais aussi une petite victoire, car dit-elle :  «Il m’a laissée en vie». Une lourde épreuve pour l’enfant qui aura usé de tout son courage pour persuader le tueur en série de ne pas la tuer.

Audrey, la dernière victime du serial killer

En 1994, la petite Audrey habite à Mitry-Mory, près de l’aéroport de Roissy. «Son père travaille à la SNCF, la famille est arrivée de Guadeloupe quelques années auparavant. Comme de nombreux enfants, Audrey fait du vélo en bordure du petit village». Le mercredi 29 juin 1994, le jour de l’agression, la jeune fille est seule sur son vélo quand une voiture vient face à elle et l’arrête. Dans ce véhicule circule «le Grêlé». Il lui intime de descendre de son vélo, lui montre sa carte de policier et lui passe sèchement les menottes. Audrey s’attend à être grondée par sa famille. En rentrant dans la voiture du «policier», la fillette reste persuadée que le policier la conduit au commissariat de sa commune.

Finalement, le prédateur ne prend pas ce chemin. Il la conduit ailleurs, à 60km de chez elle. Audrey tétanisée engage comme elle le peut une conversation avec son kidnappeur. «le Grêlé» la conduit dans une petite usine abandonnée, la séquestre et lui propose un marché. L’enfant obéit. Elle subit des violences sexuelles après qu’elle ait visionné une bande dessinée pornographique. Audrey est toujours accrochée à un vieux radiateur. Elle raconte à la journaliste : «J’ai fait tout ce qu’il m’a demandée de faire. J’avais peur de mourir. J’ai pas crié, j’ai pas hurlé. Car à chaque fois que je criais ça l’énervait. Je le regardais avec des yeux qui disaient «s’il te plaît ne me tue pas».

Le criminel a un nouveau portrait-robot

Convaincue qu’elle garderait, secrète, cette violente agression, «le Grêlé» la libère et s’en va. Abandonnée l’enfant sera prise en charge par un riverain qui l’emmène à la gendarmerie. Elle permet aux officiers de police d’établir un portrait-robot qui ne ressemble rien au «Grêlé». Il n’a plus de traces d’acnés sur le visage. Entre 1986 et 1994, ce n’est plus le même homme. Son visage est lisse, dira Audrey.

Seulement, dans cette usine désaffectée, «le Grêlé» sème encore d’autres indices, spermes et empreintes digitales. Toutes ces preuves seront matchées 35 ans plus tard et révèleront après sa mort ce mercredi 29 septembre 2021, que le policier François Vérove est le tueur en série dit «le Grêlé».

 

Le tueur en série se suicide

Convoqué, le retraité de 59 ans, barbu, qui vivait une vie de famille tranquille depuis 2013 à la Grande-Motte, ne viendra jamais. Sa femme signale sa disparition. «le Grêlé» est retrouvé sans vie. Il n’y aura pas de procès. Ni les victimes, ni la Justice ne sauront les causes d’une telle dérive de l’ancien policier. L’ex-conseiller municipal de l’hérault était François Vérove.

D’abord motard dans la gendarmerie, il avait intégré la police et le syndicat Alliance dans les Bouches du Rhône. Ses collègues n’en reviennent pas d’avoir découvert son passé de tueur en série.

Dorothée Audibert-Champenois – Facebook Blacknews Page – Image Capture d’écran «Le Grêlé, la fin du mystère»