Procès : En Guadeloupe, Jade percutée par un jet-ski,《tout sauf un accident. Ils ont volé nos avenirs》s’insurge son père

《Jade n’entend plus, ne parle plus, bouge difficilement les doigts pour tapoter sur un téléphone ou une tablette》rapporte son père Jean-Marc. Depuis ce 5 août 2022, l’homme vit l’effroyable et à quelques jours du procès qui se tiendra au Tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, le père de jade crie sa colère dans la presse nationale. Le tabloïd Voici décrit comment une jeune fille de 21 ans qui se préparait pour un 《grand départ pour Hongkong, afin de suivre un master en lien avec le monde marin》a été projetée à plusieurs mètres d’un jet-ski. 《le conducteur incriminé ne risque pas de la prison ferme》, le comble pour Jean-Marc, le père, qui attend beaucoup de la justice.

Le mis en cause sera jugé pour 《blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois par violation délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence.》Pour le père de Jade, 21 ans, il ne s’agit pas d’un accident.

Il est 16h30 ce vendredi 5 août 2022 quand Jade de parents centraficaine et bordelais se retrouve sur la plage du Souffleur avec son père Jean-Marc. 《Un moniteur (les) précède puis, suivent deux jeunes d’une vingtaine d’années, un guadeloupéen et son cousin de métropole qui filme.》Le duo est tout d’abord rappelé à l’ordre par le moniteur pour excès de vitesse alors que les 2 hommes sont dans la bande des 300 m réservée aux nageurs. On apprendra plus tard que le conducteur avait 0,5 g/l d’alcool dans le sang, soit le maximum autorisé.

A ce stade,《un temps d’arrêt est marqué par le moniteur dès la sortie de la zone des nageurs. Jean-Marc s’arrête, sa fille également quand le 4ème jet-ski fonce en direction de Jade. La vitesse est telle que l’appareil percute sa tête et propulse son corps à plus de 2 mètres de haut》. La réaction du père est immédiate. Il plonge dans l’eau récupérer sa fille en sang qui flotte inconsciente sur le ventre.

《Je m’étais fixé pour mission d’accompagner ma fille vers sa vie d’adulte》. Ce sont les paroles d’un père en larmes témoigne le journaliste de Voici. Car la situation dramatique de Jade est tout sauf ce qu’il pouvait imaginer. Deux mois dans le coma laisseront des séquelles à sa Jade 《Ils ont volé nos avenirs》confie Jean-Marc.

Alors que le CHU proposait de 《la débrancher》, Jade, rapatriée grâce aux assurances La Macif et American Express (qui, seules, ont montrés leur 《humanité》) témoigne le père, ne se déplace désormais qu’en lits et fauteuils roulants.

Jean-Marc a porté plainte contre le conducteur mais aussi contre le passager qui aurait pu tirer le câble d’arrêt, contre le moniteur et autres》 de la société de location. Selon le père de Jade, l’enquête s’est bornée à des auditions, l’instruction ne pointant aucune faute, renvoyant seul le conducteur devant les juges. Pourtant il relève de nombreux griefs contre le loueur de jet-ski. Il note, aucune rigueur observée dans le brief de sécurité, aucun contrat dans les règles signé, aucune sanction pour l’excès de vitesse.

《Qui oserait me dire qu’ils auraient foncé sur un homme》s’agace le père révolté. 《Ils imaginaient sans doute piler devant elle, alors qu’un jet-ski n’a pas de freins》. Pour lui, le conducteur comme le passager du jet-ski voulait épater sa fille. Ils l’ont conduite au silence.

Le procès s’ouvre le jeudi 15 juin au tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre.

Dorothée Audibert-Champenois – source Voici – Images screenshot – Facebook Twitter Instagram Tik-Tok @Blacknews Page

Le madras à l’origine, des Indes aux Antilles

Nommé d’après la ville côtière indienne maintenant connue sous le nom de Chennai, Madras est l’endroit où les métiers à tisser ont commencé à filer le tissu au 13ème siècle. Madras est aussi la ville façonnée de manière indélébile par la domination coloniale. Au XVIIe siècle, la Compagnie britannique des Indes orientales a occupé Madras, l’établissant officiellement comme port de commerce et déclarant un monopole sur les textiles fabriqués en Inde.

Une martiniquaise et son éventail en madras (manif du CM98 en 2018) – ©️Blacknews Page

Au cours des trois siècles suivants, les Britanniques commercialiseront le tissu à travers le monde, l’expédiant vers leurs colonies et d’autres possessions impériales, y compris les colonies françaises et espagnoles en Afrique, dans les Caraïbes et dans le Pacifique. Le tissu coloré, résistant était parfait pour les climats humides et le dur labeur de ceux qui vivaient sous la domination coloniale. Des paysans et tisserands indiens qui ramassaient le coton et tissaient le tissu, aux millions d’ouvriers bruns et noirs et aux esclaves qui l’enfilaient pour travailler dans les champs, les plantations et les routes à travers le monde, le tissu Madras reliait les sujets coloniaux à travers l’espace et le temps. Leur sueur, leur sang et le tissu qui a tout absorbé étaient immensément profitables pour l’empire. Les chercheurs estiment que les Britanniques se sont enrichis pour environ 45 billions (45 milliards) de dollars d’Asie du Sud. Les textiles de coton étant l’une de leurs principales exportations.

Exposante au Madras Day 2022 à Paris – ©️ Blacknews Page


Souvent, le tissu voyageait sur les mêmes navires transportant des Africains volés en esclavage. Parfois, il était même utilisé comme monnaie dans le commerce des esclaves. Ce sont là les perversions opérées par l’Empire : 《un morceau de tissu vaut autant qu’une vie humaine》. Un tissu destiné à libérer les corps burinés, leur permettant de se déplacer avec fluidité dans les climats chauds, était désormais utilisé pour asservir les corps noirs.

Au Nigéria, où le tissu est connu sous le nom d’injiri, ou 《George》, le tissu est sacré dans la culture du peuple Kalabari. Lors de la cérémonie de baptême d’un nouveau-né, les pères offrent à leurs bébés du tissu madras non coupé, marquant l’enfant comme le leur et les initiant à la vie de Kalabari. Le tissu joue également un rôle important dans la mort de Kalabari, avec les personnes en deuil et la maison du nouveau mort drapées de George, un rituel pour les introduire dans le royaume des ancêtres.

Des poupées habillées du tissu Madras (Madras Day 2022) – ©️ Blacknews Page

Dans l’Atlantique Nord, les femmes des Caraïbes en réponse à la simplicité et à l’obéissance exigées des peuples d’ascendance africaine par les élites blanches dans les lois noires de la région, elles se sont parées de façon rebelle de coiffes en madras aux couleurs vives.

Robe de mariée – Créatrice Kathshoppin couture
Le madras dans toute sa diversité de couleurs s’est depuis institutionalisé dans la société caribéenne devenant à son insu un emblème de la résistance d’un peuple qui le porte avec fierté. S’il a toute sa place dans les traditions antillaises, il s’invite aisément dans le monde de la mode d’aujourd’hui.
D’après Raksha Vasudevan – Dorothée Audibert-Champenois Facebook Instagram Tik Tok Twitter @blacknewspage

Guadeloupe : Camille Mortenol, héros de la grande guerre, servira la marine française pendant trois décennies

Camille Mortenol est né le 29 novembre 1859 à Pointe-à-Pitre. Décoré Chevalier de la Légion d’honneur et plusieurs fois promus à de hautes fonctions militaires, il est également considéré comme un héros de la marine française. 

Le guadeloupéen Camille Mortenol est le fils d’un ancien esclave devenu marin, André Mortenol, et de Julienne Toussaint, une couturière. Bon élève et doué pour les mathématiques, il attire l’attention de l’abolitionniste français Victor Schoelcher, qui sera son mentor et le jeune homme obtient une bourse qui lui permet d’étudier au Lycée Montaigne de Bordeaux. Après son baccalauréat ès sciences, Camille Mortenol deviendra, le premier élève d’ascendance africaine à fréquenter l’École Polytechnique de Paris, terminant 19ème sur 205 en 1880.

Adulte, Camille Mortenol choisit de poursuivre une carrière dans la marine française. En tant que simple officier, il participe, à deux reprises, à la conquête et à la «pacification» de Madagascar dans les années 1890, démontrant une compétence et une bravoure exceptionnelle qui lui vaudront le ruban de Chevalier de la Légion d’Honneur et l’appréciation du général Joseph Gallieni. En 1901, il rejoint l’expédition Ogowe au Congo (aujourd’hui le Gabon). Nommé Capitaine de frégate, il commence cinq ans plus tard une mission de cinq ans dans le Pacifique et en 1907 le capitaine Mortenol effectue le commandement de la 2ème flottille de torpilleurs patrouillant dans les eaux du Sud et de l’Est de la Chine.

De 1909 à 1914, le militaire hautement gradé est principalement affecté à des tâches administratives dans les bureaux navals du port de Brest.

Au début de la Grande guerre, le général Gallieni, lui confie la responsabilité de la défense aérienne de la ville. En 1917, à l’âge de 58 ans, les militaires le font Colonel d’artillerie de réserve. Après avoir servi dans la marine française pendant plus de trois décennies, Camille Mortenol prend finalement sa retraite en 1919.

Le guadeloupéen est l’époux de Marie-Louise Vitalo, originaire de la Guyane française.

Camille Mortenol est décédé le 22 décembre 1930 et a été enterré au cimetière Vaugirard dans le quinzième arrondissement à Paris. 

En 2014, il a été sélectionné parmi les quatre héros qui incarnaient ceux qui ont défendu la capitale pendant la Première Guerre mondiale. La France lui a rendu hommage avec au moins deux navires nommés en son honneur et une statue à Pointe-à-Pitre.  À Paris et en Guadeloupe, des rues portent son nom. 

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SourceRobertFikes – Images Google/Ecole polytechnique

Eugénie Tell-Éboué, la guyanaise, 1ère femme ultramarine élue, sa fille Ginette, femme de Léopold Sédar-Senghor

Le dimanche 21 octobre 1945, la France fait mieux que les Etats-Unis et que la Grande-Bretagne. En donnant le droit aux femmes de se rendre aux urnes, elle permet pour la première fois dans toute l’histoire de France et des Outre-mer, d’élire 33 femmes sur les bancs de l’Assemblée nationale. Ce droit de vote gagné auprès d’un Général de Gaulle, plus stratégique que réformateur des inégalités entre hommes et femmes, restera pour la gente féminine, une victoire. Parmi les 33 femmes qui seront élues à l’Assemblée Constituante, on retiendra celle de la députée Eugénie Tell-Éboué, épouse du guyanais, homme politique français, Félix Éboué. Administrateur des colonies, proche du Général de Gaulle, l’homme repose, depuis le 20 mai 1949, au Panthéon.

Place du Panthéon, Paris V ème arrondissement

Ce dimanche de 1945, jour de repos dominical, les femmes se pressent dans les isoloirs de la République. En 1944, le Général de Gaulle décidait par ordonnance d’octroyer aux femmes le droit de choisir leurs élus. Ce qu’elles fit, un an plus tard, d’abord pour les élections municipales, le vendredi 20 avril. Puis elles reprirent le chemin des votes en octobre de la même année. Parmi celles qu’elle devaient choisir pour les représenter à l’Assemblée Nationale, toutes les professions étaient présentes, de l’infirmière, la journaliste, l’avocate, institutrice, expert-comptable, directrice de maternelle mais également des ouvrières textiles.

Félix Éboué, Eugénie Tell-Eboué et Ginette Éboué

Pour la première fois, ce dimanche 21 octobre 1945, des françaises et des français de l’Hexagone et des Outre-mer élisaient leurs premières femmes députées.

Eugénie Tell-Éboué, franc-maçonne est l’une de ces 33 femmes. Elle sera députée, conseillère de la République puis sénatrice de la Guadeloupe.

Née en 1891 à Cayenne, elle épouse Félix Éboué en 1922, et le suivit durant toute sa carrière de Gouverneur . De 1932 à 1940, elle sera en Martinique, Guadeloupe, au Soudan, au Tchad. Quand Félix Eboué se rallie à l’appel du Général de Gaulle, et devient Gouverneur de l’Afrique-Equatoriale française, Eugénie Tell-Éboué intègre de son côté ales Forces françaises libres féminines et devient infirmière à l’hôpital militaire de Brazzaville. Félix Éboué meurt en 1944 au Caire, en Egypte et Eugénie Tell-Éboué tandis que son épouse reçoit la Croix de guerre et la Médaille de la Résistance en 1944.

Eugénie Tell-Éboué rentre alors en politique, adhère à la SFIO et devient députée de Guadeloupe, des deux Assemblées nationales constituantes entre 1945 et 1946. Elle est élue, en mai 1945, conseillère municipale de Grand-Bourg (Guadeloupe). Lors des élections sénatoriales de 1946, le 15 décembre, elle est élue conseillère de la République ce qui équivaut, sous la IV République, au mandat de sénatrice. Elle sera membre du groupe parlementaire socialiste et fera partie de la Commission à l’Éducation nationale et de la Commission à l’Intérieur.

Ginette Eboué

Eugénie Éboué est aussi la mère de Ginette Éboué qui, née en 1923 sera une résistante et une franc-maçonne engagée. Ginette Éboué femme sera la première épouse du Président sénégalais, Léopold Sédar-Senghor de 1944 à 1955. La guyanaise sera initiée en 1968 dans la loge « le Libre Examen ».

Léopold Sédar-Senghor et Ginette Éboué en 1944

Eugénie Éboué-Tell, née le 23 novembre 1889 à Cayenne est décédée le 20 novembre 1972 à Pontoise, elle repose au cimetière de Pantin Elle a été successivement, députée, conseillère de la République et sénatrice de Guadeloupe

 

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Gratien Candace, 1er député socialiste ultramarin à l’Assemblée Nationale et collaborateur sous le régime de Vichy

Le guadeloupéen, Gratien Candace, le premier homme politique noir français à occuper le poste de député au Palais Bourbon, reste relativement inconnu du grand public. Pour cause, à la fin de la seconde guerre mondiale, il sera soupçonné par les forces de libération d’avoir été un collaborateur pour les nazis.  Une chute incompréhensible quand on découvre que sa carrière politique avait brillamment commencé, de jeune enseignant à l’éducation nationale il deviendra un député socialiste remarqué à l’Assemblée nationale. Précurseur dans la défense des droits civiques des Noirs, il rencontrera d’éminentes personnalités qui l’influenceront et le guideront dans son parcours politique sans faute jusqu’en 1944.

Gratien Candace, professeur et homme politique est né à Baillif le 18 décembre 1873 en Guadeloupe. Son père Edouard Candace est né deux ans seulement avant l’abolition officielle de l’esclavage en France.

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À 18 ans, Gratien Candace devient enseignant en Guadeloupe. Il part pour la première fois en métropole en 1895 à l’âge de 22 ans après avoir reçu une bourse du Département de la Guadeloupe et choisit de s’installer à Touloues. Le jeune homme est élève-enseignant à l’École Normale Supérieure. À la fin de ses études, Gratien Candace retourne en Guadeloupe, il devient professeur adjoint à Basse-Terre. En juillet 1900, Gratien Candace revient à Toulouse et étrangement, il suit des cours d’agriculture et de philosophie à l’Université de Toulouse et en sort licencié es. sciences et Chevalier du Mérite Agricole. Pendant son séjour, il assiste à des discours de Jean Jaurès qui aurait influencé son début de carrière dans la politique.

Réunion des socialistes, Charles] Danielou à droite et  Gratien Candace à gauche (11 avril 1925)

En 1902, Gratien Candace est muté en Tunisie pour une mission agricole que lui confie Gaston Doumergue, alors secrétaire des colonies. Il accomplira une autre mission dans la Caraïbe, sur l’île de Trinidad avant de retourner en France en 1904. Cette fois Gratien Candace débarque à Pau où il est nommé professeur des affaires commerciales et techniques à l’École supérieure de Pau. En 1906, sa carrière politique démarre, il est membre du personnel de René Viviani, ministre du Travail au cabinet de Georges Clémenceau.

Dix ans plus tard, en 1912, Gratien Candace est élu député à l’Assemblée nationale, il est le représentant du premier district de la Guadeloupe. Membre du groupe républicain socialiste au Parlement, il fier de faire partie du groupe politique qui a promu les droits politiques des résidents guadeloupéens des colonies comme l’un de ses principaux objectifs. Député, Gratien Candace met en place un projet militaire aux Anciennes Colonies de France (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion). Il est également nommé directeur de La Justice, un journal fondé par l’ancien chef de l’Etat Georges Clémenceau.

Gratien Candace est réélu en 1919. Député, il participe aux réunions conduisant au traité de Versailles. On lui doit également une législation réaffirmant le principe de l’égalité pour tous les hommes, quelle que soit leur origine ethnique ou leur race. En octobre 1921, il devient président du département de la Guadeloupe. La même année, Gratien Candace participe au Congrès de la Race noire aux côtés de l’auteur et militant des droits civiques américain W.E.B. DuBois.

Gratien Candace a été constamment réélu de 1912 jusqu’à la Seconde Guerre mondiale (1914, 1919, 1924, 1928, 1932, 1936). En 1932, il est nommé secrétaire d’État adjoint aux Colonies. Au cours de ses nombreux mandats, il a également fait pression pour le droit de vote des femmes, mettant cette campagne sur un pied d’égalité avec l’abolition de l’esclavage en 1848. En 1936, le guadeloupéen est vice-président de la Chambre des députés.

 

 

Après la défaite de la France par l’Allemagne nazie en 1940, le Républicain Socialiste vote pour soutenir le régime de Vichy de Philippe Pétain tout en restant vice-président de l’Assemblée nationale. La libération de la France en 1944 met définitivement fin à sa carrière politique. Gratien Cnadace sera considéré comme un collaborateur par les forces de libération de 1944 commandée par le général Charles De Gaulle et un ennemi du régime par les partisans de Pétain. En 1945, il a est déclaré inéligible.

Gratien Candace est mort en 1953 à Nogent le Rei, en France. Il avait 80 ans

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Jérôme Bertin, gastronome guadeloupéen : «Notre devoir est de transmettre et de motiver les futurs chefs cuisiniers »

Quatre ans déjà que le guadeloupéen Jérôme Bertin est au Salon de la Gastronomie des Outremer et de la Francophonie et il est toujours volontaire pour aider les jeunes candidates, nombreux chaque année à concourir pour le trophée du meilleur cuisinier. Mais depuis qu’il a décidé d’être un gastronome, son objectif n’a pas changé, Jérôme Bertin n’a de cesse de valoriser la cuisine de ses ancêtres et de la porter au plus haut degré de la gastronomie française et internationale.

Ces outils pour atteindre sa mission sont simples : « C’est l’amour et la passion qui nous donne cette envie de transmettre aux autres. Il faut donner, quand on aime on donne énormément » laisse entendre le gastronome, membre de la prestigieuse association des Toques Françaises .

Dimanche 2 février 2020 dernier jour du concours, le gastronome explique en quelques mots cette passion qui l’habite : Redonner plus de noblesse à la cuisine antillaise, riche de ses plats fructueux et goûteux, la rehausser au niveau de la gastronomie qui privilégie la création, la beauté et l’esthétique.

Jérôme Bertin à l’espace Jury, dimanche 2 février 2020 : 

 

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Depuis New York, l’influenceuse haïtienne Paola Mathé partage ses astuces de beauté sur son site «Fanm Djam»

Créatrice du site « Fanm Djanm », Paola Mathé, tire (dit-elle) son inspiration des cultures africaines et asiatiques.  Sa philosophie :

« La beauté, c’est quand on est à l’aise avec soi-même sans s’excuser – il s’agit de se sentir bien. Le bien-être vient du fait de vous traiter vous-même et ceux qui vous entourent avec soin et amour. »

Paola Mathé a déménagé jeune à Newark dans le New Jersey, c’était juste avant de rentrer au lycée.

« Je me souviens d’avoir été taquinée au lycée parce que je m’habillais de façon colorée.  Je viens d’une culture colorée. Notre rire est coloré. Notre nourriture est colorée. Même nos éternuements sont colorés! Je dis toujours que mon rêve est de partager ces couleurs avec le monde. » avoue la caribéenne adepte du « Maré Têt »

Ce talent pour bien attacher son fichu, un Art.

« Qui nous vient de notre Afrique Ancestrale. Une tradition qui se perpétue dans l’Archipel antillais. Le foulard bien fixé sur la tête, une coutume qui remonte de la période esclavagiste, dans les colonies. »

En Martinique et en Guadeloupe, le madras porté dans de nombreuses circonstances a laissé place aux foulards unis, plus longs mais toujours colorés et harmonieux avec les tenues choisies par les antillaises ou africaines. Depuis quelques années, beaucoup de créatrices et de créateurs revalorisent à leur manière cet héritage.

« Quand j’avais environ 10 ans, j’ai attaché un foulard autour de ma tête et il a attiré mon attention dans le miroir. C’était la première fois que je me sentais belle. Après cela, j’ai traversé des phases avec mes cheveux – je les ai relâchés, je portais des extensions, j’avais des tresses, j’avais un afro – tout cela fait partie de ma culture, nous aimons porter nos cheveux différemment. Mais j’ai commencé à porter plus de couvre-chefs quand j’ai déménagé à New York. »

Née en Haïti et originaire de Pétion-Ville, Paola Mathé vit à New York.

« J’ai déménagé à New York après l’université, et c’était une bouffée d’air frais! Il y a tellement d’inspiration de style. Je vis à Harlem et je suis amoureux des vêtements traditionnels portés par les femmes ouest-africaines. J’adore regarder les hommes de la vieille école avec des chapeaux cool, les dames plus âgées avec leurs chapeaux d’église et les jeunes professionnels tous habillés pour le brunch. New York est l’endroit où je me suis retrouvée « 

Paola Marthé n’est pas avare de conseils qu’elle partage avec ses abonnés Instagram

« Mes lèvres se dessèchent facilement, et pour éviter de peler, j’exfolie avec de l’huile de coco et un gant de toilette chaud. Ensuite, j’applique toujours un hydratant pour les lèvres de base comme Carmex ou Blistex avant le rouge à lèvres.

Son avis sur les peaux noires et, comment sublime t-elle la sienne ? 

« Frotter ma peau avec un gant de toilette! Et je passe du temps à hydrater mon corps. C’est mon cadeau pour moi. J’essaie de ne pas penser au travail pendant cette période et de masser la lotion et l’huile sur ma peau en me préparant le matin. J’utilise une lotion super hydratante, garnie de noix de coco ou d’huile d’amande douce, et dans l’huile de ricin d’hiver. J’ai une peau vraiment sèche, donc si je ne m’hydrate pas, j’ai de gros ennuis. »

La coiffe nouée sur la tête.

« Cet Art  de la coiffe qui revient pour magnifier  la beauté des femmes noires qui les portent avec la même élégance et le même port blackness que leurs ancêtres ».

Paola Mathé adore changer de couvre-chef

« C’est une célébration de qui je suis – ma culture, ma couleur, mes luttes. Ils me permettent de m’élever encore plus et de me sentir plus en confiance. J’adore aussi les porter dans différents styles. Cela symbolise  aussi la créativité, la patience et l’amour. »

Voici des Fanm Djanm dans toutes les nuances de rose d’après Paola Mathé.

« Chez Fanm Djanm, nous sommes passionnés par notre mission de soutenir et d’autonomiser les femmes. Dans le cadre de cette initiative, nous sommes ravis de nous associer à Haïti Design. Haiti Design Co est un centre de formation et de production employant plus de 150 personnes en Haïti. Haiti Design Co conçoit des pièces simples mais élégantes et ces belles boucles d’oreilles se marient parfaitement avec nos bandeaux, bandeaux et bandanas. » (Fanm Djam)

Dorothée Audibert-Champenois/Facebook Twitter Instagram C’news Actus Dothy
Source interview A cup of Jo –
Images Paola Marthe Instagram