Dans la Caraïbe et en Afrique, on «recycle» des fruits tropicaux

Chaque année, ce sont des milliards de fruits tropicaux qui sont perdus.

Le problème des pertes après récolte est particulièrement grave. Surtout dans les pays en voie de développement. Car ces régions extrêmement pauvres n’ont pas accès aux techniques de conservation des aliments.

L’un des principaux problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs est de perdre une partie de leur récolte avant même qu’elle n’atteigne le consommateur. Ces pertes de nourriture peuvent survenir au moment de la récolte. Il peut s’agir de mauvaises manipulations qui causent des dommages aux fruits et légumes. Même dans de mauvaises conditions de stockage, des dégâts peuvent également se produire lors du stockage ou pendant le transport.

Faute de bonnes pratiques et de technologies appropriées, les produits frais peuvent se gâter avant d’arriver sur le marché.

L’excédent de fruits tropicaux se commercialise

En 2016, un jeune ingénieur lance l’idée de les conserver. Josh Shefner du Milwaukee fonde l’entreprise Blue Mangoes. L’idée est d’aider les femmes jamaïcaines à ajouter de la valeur aux surplus de fruits tropicaux. C’est aujoud’hui une grande entreprise qui existe sous le label Agricycle. Présent dans six pays d’Afrique et des Caraïbes, Agricycle développe des solutions pour éviter cet énorme gaspillage. Leur objectif est de préserver les fruits tropicaux destinés à la déchetterie et dans le même temps d’améliorer les moyens de subsistance des familles rurales.

L’idée originale était de développer une technologie qui permettrait aux femmes jamaïcaines de sécher les fruits excédentaires. Une technique qui s’adapterait également aux réalités économiques et culturelles des régions pauvres.

L’équipe d’Agricycle a décidé de mettre à niveau le concept de séchoir solaire. Un procedé qui permet de sécher les fruits sans électricité en captant les rayons du soleil. L’air chaud monte alors jusqu’aux fruits sur une série de plateaux et élimine toute l’humidité. Les séchoirs sont assemblés à partir de matériaux disponibles localement. Les employés d’Agricycle offrent également une formation sur site aux futurs utilisateurs.

Josh Shefner prévoyait de fournir le déshydrateur solaire. Mais la question de savoir comment et à qui vendre les fruits secs s’est rapidement posée. Il a décidé d’en faire un produit, baptisé «Jali Fruit Co». Des produits destinés au marché occidental.

Agricycle c’est surtout l’autonomisation des agricultrices rurales. Le réseau travaille avec plus de 500 femmes et près de 3 000 agriculteurs en Ouganda, au Kenya, en Haïti, au Libéria et en Jamaïque.

Dorothée Audibert-Champenois – Facebook Blacknews Page – Cnews ACTUS Page –  Images et Sources : Blue MangoesAgricycleJali Fruit Co