Cinéma-Panafricain : Le Prix de la Meilleure Actrice est décerné à Dorian Yohoo, elle joue « Mona » dans Matarès

Convaincante dans ce rôle de migrante, Dorian Yohoo est tout simplement fabuleuse, espiègle, audacieuse,  elle a fait le choix du Jury qui lui a décerné mercredi 28 octobre 2020, le Dikalo Award de la Meilleure Actrice.  Le film de Rachid Benhadj, Matarès a également remporté le Dikalo Award du Meilleur film de fiction au Festival International du Cinéma Panafricain de Cannes.

Tourné principalement sur le site touristique de Matarès, la fiction du réalisateur algérien raconte l’histoire émouvante de Mona, une Ivoirienne qui fuit son pays avec sa mère pour rejoindre son père en Italie. Entre l’enfer de la Côte d’Ivoire et la terre promise, l’Italie, Mona doit passer par l’Algérie et y trouver assez d’argent pour payer le trafiquant qui lui permettra d’atteindre sa destination. Et il le fait en vendant des fleurs aux touristes à Matares, une ville côtière algérienne réputée pour ses ruines romaines. Mona n’est pas la seule, même Said, un enfant algérien, tente sa chance avec la même activité et pour cela ils se retrouvent en conflit. Leur âme pure les conduira bientôt à devenir amis malgré le contexte cruel et mesquin.

Présent dans de nombreuses batailles pour les Droits de l’Homme et contre la discrimination, Rachid Benhadj travaille à Rome depuis de nombreuses années. Il est diplômé en réalisation de l’École de cinéma de Paris en 1975. Le cinéaste a beaucoup tourné en France et pour la télévision algérienne en réalisant de nombreux longs métrages, à la fois fictifs et documentaires. Il est souvent récompensé dans de grands festivals internationaux de cinéma.

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Cannes-Cinéma: Matarès de Rachid Benhadj, Prix du Meilleur long métrage et de la Meilleure actrice

Matarès le film de Rachid Benhadj est le grand gagnant de la 17ème saison du Festival International du Film Panafricain. Avec le prix du Meilleur Long métrage de fiction et de la Meilleure actrice attribuée à l’actrice principale du film, dont le nom ne sera pas dévoilé, le réalisateur Rachid Benhadj rafle les prix les plus convoités dans les Festivals.

L’histoire de Matarès est celle d’une petite fille de 8 ans « Mona, une Ivoirienne qui a fui la Côte d’Ivoire, elle s’installe avec sa mère à Tipasa, une ville côtière algérienne connue pour ses ruines romaines Matares. Pour payer le passeur qui l’emmènera en Italie voir son père, Mona vend des fleurs aux touristes. Malheureusement, les ruines romaines de Matares appartiennent à Saïd, un Algérien âgé de 10 ans qui vend à son tour des fleurs. Un sentiment de haine va naître dans le cœur du garçon qui fera la guerre à Mona ».

Mona dans toute sa naïveté et sa lucidité criante de petite fille aura subi avant son entrée dans l’adolescence , de nombreux conflits à résoudre, et seule. Elle remporte également le prix de la Meilleure Actrice du Festival International du Film Panafricain qui s’est déroulé du 23 au 28 octobre 2020 à Cannes.

Le Jury de long métrage  de fiction, composée exclusivement de femmes, n’a pas délibéré longtemps sur ce film de 90 minutes produit par Nour Film, sorti en 2019. Il a voté à l’unanimité pour la fiction de Rachid Benhadj « Matarès ».

Dorian Yohoo, Anis Salhi, Hacene Kerkache, Kobe Alix Hermann, Rebecca Yohoo sont les acteurs ayant contribués à faire de ce film un chef d’oeuvre du cinéma tant sur le travail des dialogues,  du jeu d’acteur, des lieux de tournages et des messages conscients et interrogateurs sur les relations des migrants face à des populations hostiles à leurs égards.

Dorothée Audibert-Champenois/Facebook Twitter Instagram @C’news Actus Dothy @Do Thy (Membre du Jury Long métrage de fiction au FIFP)

Cinéma Panafricain : Tumba Cheron fait son entrée à Cannes dans la ville internationale du Cinéma

Le mois d’octobre est la période choisie par les associations pour lancer des campagnes massives de dépistages du cancer mais c’est aussi, hasard du calendrier, la date de présentation à Cannes du court métrage « Je suis un combat » du réalisateur Patrick Jean Exenat.

À droite, Tumba Cheron et Patrick Jean Exenat

Tumba Cheron est actrice et fait son entrée à Cannes dans le nouveau court métrage du réalisateur d’origine haïtienne, Patrick Jean Exenat. Elle a fait ses classes dans la prestigieuse Academy of Film, Theatre & Television en Australie avant de revenir à Paris où elle est née. Notre rédaction l’a rencontrée à la cérémonie de clôture de la 17ème édition du Festival International du Film Panafricain de Cannes. Une cérémonie qui clôturait six jours consécutifs de projections de films, de débats et de conférences autour de l’avenir et des réalités actuelles du cinéma dans l’espace panafricaine.

Patrick Jean Exenat, Yohan Eitel Ne et Tumba Cheron

Entourée du Directeur en charge de la manifestation, Yohan Eitel Ne, fils du fondateur de l’événement, la jeune comédienne Tumba Cheron dont les parents sont originaires du Congo et de l’Hexagone, s’est laissée filmer et a répondu aux questions de notre rédaction. Elle s’est dit agréablement surprise devant « tant de partage, tant de solidarité dans un tel festival de cinéma ». C’était sa première à Cannes et sa première dans une Festival de cinéma panafricain.

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Cinéma-Covid19 : « C’est comme une bouffée d’oxygène », le cinéaste haïtien Patrick J. Exenat au FIFP de Cannes

« En revenant au Festival International du Film Panafricain, j’ai ressenti la même force, la même vague, la même intensité que les années précédentes ». Avec un nouveau court métrage en compétition, Patrick Exénat, originaire d’Haïti, a de nouveau été présent à la 17ème édition du Festival International du Film Panafricain qui se tenait dans la ville de Cannes du 22 au 28 octobre 2020. L’occasion de retrouver le cinéaste et de recueillir ses impressions sur un Festival qui existe suite aux efforts quotidiens de son fondateur Basile Nguangue Ebelle.

 

« Avec toutes les contraintes depuis quelques mois, c’est bien que le Festival ce soit tenu en présentiel, c’est comme une bouffée d’oxygène » annonce le réalisateur de « Je suis un combat ».  Un court métrage de fiction axé sur la maladie du cancer.

Ce dernier soir de Festival de cinéma restera une très belle soirée assure le réalisateur, un évènement qui se perpétue chaque année et qui permet des échanges et de nombreux partages entre  acteurs ou réalisateurs de différents pays, reconnaît Patrick J. Exenat.  Optimiste sur la crise sanitaire qui pourtant déstabilise la profession, le cinéaste annonce sa prochaine participation à la 18ème édition du Cinéma Panafricain de Cannes.

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Cannes: Il fond les Dikalos du cinéma dans du bronze, Karim Ouedraogo raconte une tradition ancestrale née dans le Nord du Faso transmise depuis six générations

Karim Ouedraogo est celui par qui  les récompenses arrivent.

Il les façonne, les sculpte, leur redonne tout l’éclat, qu’ils puissent briller le jour J, moment où, les lauréats les reçoivent. Le créateur des Dikalos Awards (qui signifient messages pour les camerounais), descend d’une grande famille royale, du Nord du Burkina Faso, de la région d’Ouahigouya. Depuis six ans, Karim Ouedraogo, n’a raté qu’une seule édition du Festival International du Film Panafricain (FIFP), celle de 2018. Aujourd’hui,  à deux jours de la remise des Dikalos Awards  2020, il est fin prêt.

« Ce travail à la forge, je l’ai toujours aimé, depuis mon enfance » avoue Karim Ouedraogo, qui ajoute avec une pointe de fierté « Le travail du bronze est noble, c’est celle qui vient juste après l’or et l’argent ».

Six générations se sont succédées dans la famille de Karim Ouedraogo, depuis que les hommes de sa lignée (de sang royal), a fait venir des forgerons spécialisés dans la création de bijoux en bronze pour parer les femmes du royaume. Cette famille, les Derme s’est installée dans la capitale pour ne plus repartir. Les fondeurs ont alors transmis leur savoir-faire aux gens du pays. Aussi, il est aisé d’associer l’Art du Bronze à la Culture du burkinabé, explique Karim Ouedraogo.

Il se dit autodidacte ayant tout appris de père en fils. Sa technique, il ne veut surtout pas la comparer au travail « moderne » du bronze : « J’ai participé, fait des expériences avec d’autres culture, mais j’ai constaté que ma technique ancestrale est plus en pointe que celle de la « modernité », celle des fondeurs modernes. « Nous, on pratique le recyclage en récupérant tous les métaux et nos moules sont encores fabriquées avec de l’argile et du crottin d’âne ou de cheval ».

Karim Ouedraogo a quitté le Faso, il y a plus de 14 ans, l’homme habite à Figeac, à deux heures de Toulouse. Il possède son atelier, fond, invente, moule, crée des oeuvres avec lesquels, il co-habite : « Je vis avec mes sculptures » assure l’artiste. En 2014, le fondateur du Festival International du Cinéma Panafricain, le découvre un an plus tôt, au détour d’une Foire africaine à Montreuil en Ile-de-France, il lui demande de créer les Dikalos Awards de son Festival, Karim Ouedraogo s’exécute. Depuis, leur collaboration a porté ses fruits, chaque année au mois d’avril, l’artiste reproduit de superbes sculptures qui font le bonheur des gagnants du FIFP à Cannes.

Karim Ouedraogo est par ailleurs fort pris, il organise des stages, des cours qu’il dispense, monte des expositions dans des galeries à Paris, dans toute la France et en Belgique. Le créateur participe à des symposiums où il réalise des oeuvres à la demande, devant un public.  Des évènements très en vogue qu’organisent les associations culturelles.

À la Galerie Dany Art et Déco à Saint-Ouen, Karim Ouedraogo a posé son exposition permanente.

Quelques fois, l’artiste du Bronze retourne au Burkina Faso, où il est né, soit pour participer au Fespaco, l’un des plus grands Festival de Cinéma en Afrique soit pour visiter sa famille. Karim Ouedraogo a un grand rêve, celui  de mettre en place un grand « projet à travers toute l’Afrique, en passant par Ouaga, Bobo, la Côte-d’Ivoire ou le Sénégal ». 

Son plus proche rendez-vous est celui du mercredi 28 octobre où à Cannes, il verra briller dans les yeux des récompensés , les couleurs intenses de ses Dikalos Awards 2020.

Reportage Dorothée Audibert-Champenois/Facebook Twitter @C’news Actus Dothy @Do Thy

Cannes-Cinéma: « Rolling in the Deep », l’histoire vraie d’un vétéran Noir interdit de restaurants en Caroline du Sud

Le film produit, adapté et réalisé par Marcellus Cox, retrace la véritable histoire du lieutenant Marcus Washington. Il a été présenté dans plus de 130 Festivals et a remporté, à ce jour,  28 prix. Il termine sa course à Cannes,  bien accueilli  à la 17 édition du Festival International du Film Panafricain,  ce samedi 24 octobre à l’espace Miramar sur le Boulevard de la Croisette.

L’histoire commence quand un vétéran Noir de la Seconde Guerre mondiale qui rentre chez lui en Caroline du Sud, cherche à atteindre un objectif pour son défunt père. Le militaire qui rentre d’Europe, décide de prendre un repas dans un restaurant localement célèbre mais fréquenté uniquement par les Blancs.

Le contexte du film :  Après l’abolition de l’esclavage en 1865, la ségrégation raciale ne s’est jamais aussi bien portée que dans les années 1940 et après la seconde guerre mondiale. Ainsi, les Noirs étaient séparés des Blancs dans les régiments et les mess étaient distincts. Aux États-Unis, jusque dans les années 1960, le racisme et la discrimination ethnique étaient en faveur des Anglo-Américains grâce aux lois  : En matière d’éducation, d’immigration, de droit de vote, de citoyenneté, d’acquisition de terres.  Les Noirs et les Blancs étaient séparés dans les espaces publics, ceux qui y contrevenaient pouvaient être lynchés, roués de coups, battus, torturés ou pendus.

Dans leur écrasante majorité, les Blancs du Sud pensaient que les Noirs étaient fondamentalement différents et inférieurs en intelligence et en caractère.

La chanson Strange Fruits , écrite en 1937 par Abel Meeropol, un instituteur juif new-yorkais et interprétée par Billie Holiday, évoque de manière poignante de macabres rituels : « Les arbres du Sud portent d’étranges fruits … Du sang sur les feuilles… Du sang aux racines…Les corps noirs se balancent dans la brise du Sud… »

Après « Living » qui lui a valu un Dikalo Award en 2018, de son quartier d’Inglewood à Los Angeles, le réalisateur californien Marcellus Cox, s’investit sans relâche dans de grands projets qui lui tiennent à coeur : Les incessants combats contre les inégalités entre Noirs et Blancs aux Etats-Unis d’Amérique. Comme il le raconte à notre magazine, « Mon court métrage de fiction est basé sur une histoire vraie que j’ai reçue de la famille du LT. Marcus Washington ».

Stephen Cofield est le Lieutenant Marcus Washington, Samuel Whitehill est Horace Sherman et Sinead Sommers est esther.

Le court métrage de fiction de Marcellus Cox est en compétition pour le Dikalo Award du court métrage de fiction.

Reportage Dorothée Audibert-Champenois/Facebook Twitter Instagram @C’news Actus Dothy

Cannes : « La vraie histoire du Zouk » est en compétition au 17ème Festival du Film Panafricain

Basile Nguangue Ebelle, le président du FIFP n’a pas rompu avec ses engagements, le Festival International du Cinéma panafricain qui se tient à Cannes depuis 17 ans, a une nouvelle fois, ouvert ses portes au public cannois ce vendredi 23 octobre 2020. Le fondateur du Festival International qui présente des films de réalisateurs de différents continents, a su braver les conditions contraignantes imposées depuis la  crise sanitaire inédite, causée par le nouveau coronavirus. Soucieux de la santé des festivaliers et du bon déroulement de son festival,  l’équipe organisatrice a pris des mesures strictes, celles préconisées par l’agence régionale de santé et le comité scientifique français. Les gestes barrières et la distanciation sociale respectés, le FIFP qui généralement s’affiche au mois d’avril aura lieu cette année du 23 au 28 octobre 2020.

Vendredi 23 octobre 2020, FIFP à Cannes

Durant six jours, 60 films (longs et courts métrages de fiction et documentaire) seront vus à l’Espace Miramar, où sont projetés les films du FIFP depuis plusieurs années. De nombreux réalisateurs antillais, africains, caribéens,  américains seront présents pour défendre leur films qui seront en compétition dès samedi 23 octobre, les films étant souvent suivis de débats. Les catégories pour les Dikalo Awards sont les suivantes : Meilleur long métrage fiction, Meilleur documentaire long métrage, meilleur court métrage de fiction et de documentaire, meilleur acteur et actrice, la mention spéciale du Jury pour un long métrage et un court métrage, le Dikalo de la paix Nord-Sud Développement.

Le réalisateur martiniquais Patrick Baucelin présente sa nouvelle production : « An tan Lontan », Yamina Benguigui : « Le dernier poumon du monde », Marcellus Cox (USA) : « Rolling in the Deep », la réalisatrice Mary Noël Niba : « Partir », Patrick Exenat (Haïti) « Je suis un combat », Jérémie Billon et Benjamin Vallet (France) « La Force du Mouvement ».

Blaise Mendjiwa, le réalisateur du film « Le monde racisé du cinéma français » est à Cannes pour un documentaire-musical qui suscite la curiosité des antillais : « La vraie histoire du Zouk ». Le film documentaire, réalisé avec Mario Moradel questionne sur : Les pères fondateurs, les différentes mouvances, quel avenir pour le zouk. Selon le descriptif, le documentaire plonge « dans les origines du zouk, une musique originaire des Antilles, popularisée en Europe par les groupes Kassav et Zouk Machine, dans les années 80 ». « La vraie histoire du zouk » est programmé mardi 27 octobre à 11 heures à l’Espace Miramar.

Reportage à Cannes Dorothée Audibert-Champenois/Facebook Twitter Instagram @C’news Actus Dothy  @Do Thy

Festival Panafricain : Elle a vaincu son handicap, déterminée et passionnée des médias, Touria Salhi est une présentatrice influente en Europe

Le panafricanisme n’est pas exclusivement réservé aux ressortissants d’Afrique noire, Touria Salhi en est la preuve.

Ouverture du Festival du Film Panafricain, mercredi 17 avril 2019

Au dernier Festival International du Film Panafricain, la marocaine a brillé aux côtés de deux autres présentateurs, Maklor Babutulua et Soémy Nougay. L’occasion de connaître cette femme qui malgré son handicap a réussi un nouveau challenge, séduire et capter l’attention d’un public de cinéphile venu à Cannes pour la 16ème édition du FIFP.

Au micro, le fondateur du FIFP, Basile Nguangue Ebelle

Souriante serait l’un des seuls adjectifs qui pourraient être attribués à Touria Salhi tant la marocaine illuminait les podiums du Festival 2019. Tantôt présentatrice de Gala ou animatrice de débats, Touria a su montrer le meilleur d’elle-même durant les cinq jours de l’événement. De visiteuse en 2018, année qui marquait les 15 ans d’existence du Festival du Cinéma Panafricain de Cannes, celle qui vit depuis sa petite enfance en Belgique a su convaincre Basile Nguangue Ebelle de lui confier les rênes de ce festival qu’elle découvrait pour la seconde fois. Un Festival dont le fondateur Basile Nguangue Ebelle a pour mission de «valoriser le cinéma, les artistes et les entrepreneurs d’origine africaine ».

Maklor Babutulua et Touria Salhi avant le Gala de charité à l’hôtel Martinez

Créer des synergies, réfléchir ensemble sur les problématiques que rencontrent ces personnes de la diaspora, échanger autour de valeurs communes, ce sont là les objectifs du Festival qui sont aussi ceux de Touria Sahli. Membre du Comité Africa Belgium auprès de la présidente Jeanne Cremer, elle est active dans cette organisation de puis six ans. Partenaire du FIFP (Festival du Film Panafricain), l’association belge se veut d’innover en ouvrant le concours de beauté à toutes les filles d’origine africaine, les subsahariennes comme les jeunes d’Afrique du Nord.

Hôtel Martinez à Cannes, Samedi 20 avril 2019

Mais Touria Salhi, a d’autres cordes à son arc. Depuis 10 ans, Touria Salhi fait partie de l’Association Safari des Anges qui vient en aide aux enfants défavorisés en Belgique et en Afrique. L’institution a comme projet à court terme de construire une école pour enfants aveugles et malvoyants en Afrique, un handicap qui touche particulièrement la présentatrice qui se confie rarement sur cette gêne oculaire.

Touria Salhi et Maklor Babutulua

Si sa coquetterie dans l’œil n’est pas visible Touria Salhi qui a subi de nombreuses interventions est pourtant une miraculée. Son handicap, elle l’assume aujourd’hui tout en se défendant d’être une charge dans cette société où être différent est encore une difficulté  : « Nous ne sommes pas un handicap, une maladie ou une différence physique qui ne rentre pas dans les normes. Un être doit être vu, avant tout, comme quelqu’un qui peut apporter une contribution au monde qui l’entoure » précise fermement Touria.

Nolda DI Massamba (Jury), Soémy Nougaille (co-présentatrice) et la presse

Les douleurs, elle les a affrontées dès les premières années : « J’ai eu une vue très faible et je devais même recopier les notes quand je ne voyais pas au tableau. » Après l’adolescence, une hémorragie ne lui laisse qu’un œil dont la vue faible est corrigée à l’aide d’une lentille. Cette volonté d’être pareille à ses copines, lui a permis « Même si c’était difficile au début » de faire des études de Communication et de Relations publiques. Depuis 15 ans, Touria travaille comme Chargée de Communication en Belgique où elle réside depuis l’age de 3 ans.

Défilé de mode, créatrice Antoinette Afoutou

« Etudiante, je me disais qui voudrait d’une présentatrice qui a un handicap en plein visage ? », complexée elle rêve pourtant de «  faire de la télévision ».  Touria Salhi s’interroge. Son salut vient de la radio : « Là au moins personne ne pouvait me voir ! Mais à mon grand étonnement on voulait me voir ! ». Sollicitée en Belgique, Touria commence une carrière de présentatrice et la jeune chargée de communication devient modératrice de débats et de conférences. dans le même temps elle se lance dans la présentation d’événements culturels en Belgique.

« En me faisant confiance, tous ceux qui m’ont sollicitée ont décuplé ma passion des médias et je me rends compte que cela m’apporte beaucoup de bonheur de rencontrer tous ces gens. Je me redécouvre et m’aime » explique Touria Salhi qui, aujourd’hui participe au Festival Panafricain de Cannes.

« Juste époustouflant ! ». Du mercredi 17 avril au dimanche 21 avril 2019, Touria Salhi immergée dans le monde du cinéma a vécu de grands moments d’émotions et pris conscience des difficultés que rencontrent les cinéastes panafricains. « Je souhaitais montrer le parcours des réalisateurs, qui souvent ont peu de moyens pour produire leur film. Ils nous ont expliqués qu’il n’était pas nécessaire d’attendre des finances pour exister dans cette grande industrie » souligne la co-présentatrice du FIFP.

Débats avec les réalisateurs et comédiens, animation de salle, Touria Salhi co-équipière se synchronisait avec ses partenaires qui eux assuraient les interviews des intervenants, des invités et des cinéastes.

Cinq jours de Festival où sa détermination et son envie de communiquer ont de nouveau permis à la marocaine Touria Salhi de s’élever un peu plus dans un monde où tout peut être possible : « J’aimerais essayer d’épargner à de nombreuses personnes de rester enfermées derrière leur complexe » conclut la co-présentatrice du 16ème Festival International du Cinéma Panafricain.

Propos recueillis par Dorothée Audibert-Champenois/Facebook Twitter C’news Actus Dothy
Crédit photos C’news Actus Dothy – Maklor Babutulua – Touria Salhi

Palmarès du Festival du Film Panafricain : « Bad Luck Joe » du Ghana gagne le Dikalo Award 2019

Au terme de cinq jours de visionnage, dimanche 21 avril 2019, les jurés du Festival International du Film Panafricain ont primé plusieurs productions, les meilleures réalisations dans leur catégorie respective. S’ajoutaient aux classements de meilleur long et court film de fiction et de documentaire, celui de la meilleure actrice et du meilleur acteur de long métrage de fiction, du coup de cœur du Jury. Et enfin le prix spécial du Festival du Film Panafricain, le Prix de la Paix.

Le film ghanéen « Bad Luck Joe » du réalisateur Ramesh Jai Gulabrai remporte le grand prix du Festival. Le Ghana gagne le Dikalo Award 2019 du meilleur long métrage de fiction. Avec « Bad Luck Joe » Ramesh Jai Gulabray, basé à Accra, au Ghana, raconte une histoire peu ordinaire dans laquelle deux veuves, Francesca et tante Béatrice, se battent pour les propriétés de leur mari décédé. Encore faut-il trouver le cadavre du disparu, à ce stade, des personnages entrent en scène, tous plus surprenants, les uns que les autres.

Le Président du Jury Long métrage, Jephté Bastien (Haïti/Canada)

Le prix du Long métrage documentaire revient au long métrage : « Bigger than Africa » de Toyin Ibrahim Adekeye (USA).

Jury Long métrage documentaire, Nolda Di Massamba

Le Prix du court-métrage fiction est attribué au film jamaïcain « Flight » réalisé par Kia Moses & Adrian McDonald. Au centre-ville de Kingston sur l’île de la Jamaïque (Caraïbe) le jeune Kemar projette de faire le plus grand rêve que souhaite l’homme : Voler jusqu’à la Lune.

Kia Moses, Prix meilleur court-métrage de fiction (Jamaïque)

« RunAfrica Project », la réalisation française de Lucas Feltain est également primée dans la catégorie court-métrage documentaire.

Le Prix Coup de cœur du Jury récompense un film défendu par Nicole Amarteifio, « Before the Vows » est une production ghanéenne. Le film ghanéen a été primé pour l’audace du scénario, la qualité technique du film, le décor riche et très coloré qui donnent un ton amusant à la réalisation de Nicole Amarteifio.

Nicole Amarteifio, réalisatrice du film « Before the Vows »

Le Meilleur acteur dans la sélection du FIFP (Festival International du Film Panafricain) est Alene Menget qui joue dans « A Good Time to divorce ».  Le long métrage qui a ouvert la compétition mercredi 17 avril 2019 est réalisé par Nikanya Nikwai du Cameroun. Dans le rôle de l’adjudant-chef Nchifor Thomas, Alene Menget est forcé de divorcer de sa femme après des années de mariage et d’investissement pour élever leurs enfants.

La Meilleure actrice des films du Festival Panafricain de cannes est Maame Adjei dans « Before the Vows ». Maame Adjei interprète Nii qui forme un couple heureux avec son futur mari Afua. Pour s’assurer de la longévité de leur prochain mariage, le couple élabore un plan non conventionnel.

Le Prix de la Paix est décerné au long documentaire projeté en clôture du Festival International du Film Panafricain, « Les Pépites du Fleuve ».

Les jeunes de Grand-Santi, une commune de la Guyane pour le film « Les Pépites du Fleuve ».

Le documentaire est une production guyanaise signée par la talentueuse réalisatrice Marie-Sandrine Bacoul. Le film présenté au public pour la première fois en décembre 2018, remporte depuis de nombreux mois un succès national. La cinéaste née à Cayenne en Guyane, montre avec tact et sensibilité, comment des jeunes hommes et femmes d’une commune éloignée de la capitale, tentent avec les moyens modestes dont ils disposent, de se surpasser et d’envisager un avenir meilleur.

Reportage Dorothée Audibert-Champenois/Facebook Twitter C’news Actus Dothy
Crédit photos C’news Actus Dothy