Procès : En Guadeloupe, Jade percutée par un jet-ski,《tout sauf un accident. Ils ont volé nos avenirs》s’insurge son père

《Jade n’entend plus, ne parle plus, bouge difficilement les doigts pour tapoter sur un téléphone ou une tablette》rapporte son père Jean-Marc. Depuis ce 5 août 2022, l’homme vit l’effroyable et à quelques jours du procès qui se tiendra au Tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, le père de jade crie sa colère dans la presse nationale. Le tabloïd Voici décrit comment une jeune fille de 21 ans qui se préparait pour un 《grand départ pour Hongkong, afin de suivre un master en lien avec le monde marin》a été projetée à plusieurs mètres d’un jet-ski. 《le conducteur incriminé ne risque pas de la prison ferme》, le comble pour Jean-Marc, le père, qui attend beaucoup de la justice.

Le mis en cause sera jugé pour 《blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois par violation délibérée d’une obligation de sécurité et de prudence.》Pour le père de Jade, 21 ans, il ne s’agit pas d’un accident.

Il est 16h30 ce vendredi 5 août 2022 quand Jade de parents centraficaine et bordelais se retrouve sur la plage du Souffleur avec son père Jean-Marc. 《Un moniteur (les) précède puis, suivent deux jeunes d’une vingtaine d’années, un guadeloupéen et son cousin de métropole qui filme.》Le duo est tout d’abord rappelé à l’ordre par le moniteur pour excès de vitesse alors que les 2 hommes sont dans la bande des 300 m réservée aux nageurs. On apprendra plus tard que le conducteur avait 0,5 g/l d’alcool dans le sang, soit le maximum autorisé.

A ce stade,《un temps d’arrêt est marqué par le moniteur dès la sortie de la zone des nageurs. Jean-Marc s’arrête, sa fille également quand le 4ème jet-ski fonce en direction de Jade. La vitesse est telle que l’appareil percute sa tête et propulse son corps à plus de 2 mètres de haut》. La réaction du père est immédiate. Il plonge dans l’eau récupérer sa fille en sang qui flotte inconsciente sur le ventre.

《Je m’étais fixé pour mission d’accompagner ma fille vers sa vie d’adulte》. Ce sont les paroles d’un père en larmes témoigne le journaliste de Voici. Car la situation dramatique de Jade est tout sauf ce qu’il pouvait imaginer. Deux mois dans le coma laisseront des séquelles à sa Jade 《Ils ont volé nos avenirs》confie Jean-Marc.

Alors que le CHU proposait de 《la débrancher》, Jade, rapatriée grâce aux assurances La Macif et American Express (qui, seules, ont montrés leur 《humanité》) témoigne le père, ne se déplace désormais qu’en lits et fauteuils roulants.

Jean-Marc a porté plainte contre le conducteur mais aussi contre le passager qui aurait pu tirer le câble d’arrêt, contre le moniteur et autres》 de la société de location. Selon le père de Jade, l’enquête s’est bornée à des auditions, l’instruction ne pointant aucune faute, renvoyant seul le conducteur devant les juges. Pourtant il relève de nombreux griefs contre le loueur de jet-ski. Il note, aucune rigueur observée dans le brief de sécurité, aucun contrat dans les règles signé, aucune sanction pour l’excès de vitesse.

《Qui oserait me dire qu’ils auraient foncé sur un homme》s’agace le père révolté. 《Ils imaginaient sans doute piler devant elle, alors qu’un jet-ski n’a pas de freins》. Pour lui, le conducteur comme le passager du jet-ski voulait épater sa fille. Ils l’ont conduite au silence.

Le procès s’ouvre le jeudi 15 juin au tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre.

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Christine Kelly menacée de décapitation, l’agresseur africain arrêté

Les mots n’étaient pas assez violents pour le militant camerounais qui menaçait Christine Kelly sur  les réseaux sociaux. L’informaticien âgé d’une cinquantaine d’année a été identifié. Dans ses messages, l’homme appelait à décapiter la journaliste de Cnews. Pour Patrick K. la guadeloupéenne serait « conduite manu militari à l’échafaud médiatique ». « Le couperet tombera immanquablement sur votre tête bien faite » ou « votre tête tombera comme une ardoise un soir d’orage » écrivait-il. Des message vérifiés et rapportés par le quotidien Le Parisien.

Entre le 2 octobre 2020 et le 19 novembre 2021, l’individu est soupçonné d’avoir,  harcelé la présentatrice de « Face à l’info » sur CNews. Des « messages injurieux et dénigrants » qu’il aurait adressé par mail à la journaliste qui recevait quotidiennement Eric Zemmour dans une émission très controversée.

Christine Kelly a porté plainte le 24 novembre 2021 et une enquête préliminaire avait été ouverte un mois plus tard. les investigations de la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne ont permis d’identifier un suspect. Patrick K. est un informaticien camerounais, marié à une Française, avec qui il vit dans l’Eure-et-Loir. Le suspect a déjà été condamné à quatre reprises, notamment pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, note le quotidien parisien.

L’agresseur reconnait une partie des faits

Placé en garde à vue, il a reconnu étant l’auteur des e.mail. Alors que Patrick K. avait également réussi à se procurer le numéro de la présentatrice de Face à l’Info, il a pourtant nié vouloir tuer la présentatrice antillaise.

Il sera jugé devant un Tribunal Correctionnel de Paris et risque deux ans d’emprisonnement et 30.000 € d’amende. Il comparaîtra le 28 septembre prochain. C’est un message fort qui est adressé à tous les agresseurs en ligne ou par mail.

De part son quasi-mutisme lors des prises de paroles «extravagantes» du polémiste Eric Zemmour sur Cnews, la journaliste Christine Kelly a provoqué colère et haine à son égard de tout côté. Beaucoup de message haineux ont été relevés aux fils des mois sans que la journaliste n’abandonne son fauteuil de présentatrice. Protégée dans ses déplacements, Christine Kelly voit aujourd’hui une grande part de ses inquiétudes levées.

Dorothée Audibert-Champenois – Facebook @Blacknews page – Image capture d’écran

Cannes : Karine Barclais fondatrice du «Pavillon Afriques»

À Cannes, chaque année, le Festival reçoit habituellement un nombre incalculable de visiteurs en lien avec le cinéma. Tous convergent durant les deux semaines du Festival vers le Palais mais également dans les différents lieux périphériques où sont diffusés des longs et  courts métrages de fiction. Cette année, deux ans après le pic de la pandémie Covid19, le Festival refait surface avec autant de films en compétitions et hors compétitions. L’affiche seule de l’évènement illustre une reprise en main d’un des festivals de cinéma parmi les plus emblématiques de la planète.

Cynthia Saint-Fleur, comédienne et réalisatrice d'origine haïtienne

Cette édition 2022 annonce des stars américaines de premiers plans comme Viola Davis, Tom Cruise ou Forest Whitaker entre autres. Le premier film projeté ce mardi 17 mai pour la presse « For the Sake of Peace » est un documentaire, programmé en séance spéciale dans la sélection officielle qui raconte une histoire qui se droule dans le Soudan du Sud

Alors que le 75ème Festival du Cinéma de Cannes s’ouvre sur une réalisation soudanaise, force est de constater que les réalisations du continent noir sont rarement en compétition pour la fameuse palme d’or.

Blaise Pascal Tanguy, fondateur du Festival L'Afrique fait son cinéma

Le Short Film Corner était jusqu’en 2019, le seul endroit où les réalisateurs d’Afrique et des Antilles pouvaient échanger sur leur métier. C’est donc avec soulagement qu’ils ont accueilli l’idée du Pavillon Afriques, niché dans le Village International du Festival. Désormais dans des lieux plus propices aux rencontres, aux débats aux échanges en bord de mer, le Pavillon Afriques est devenu un point incontournable. Cette innovation, on la doit à une Martiniquaise Karine Barclais. Proche de la diaspora africaine, l’antillaise qui vit à Paris se fait un devoir de développer les contacts et les réflexions entre ses invités. Des participants qui viennent de toutes les régions de la Caraïbe, l’Amérique ou l’Afrique. Conférence de presse, discussion et projections se mêlent durant les deux semaines du Festival du cinéma à Cannes.

Venir au Pavillon Afrique donne la possibilité également au cinéastes, producteurs, techniciens, acteurs et actrices de la diaspora noire de trouver des débouchers, des financements pour leurs prochains projets. Les jeunes émergents profitent de l’expérience des plus aguerris dans le milieu. En régle générale, on n’est pas seul au milieu de cette foule que brasse chaque jour et chaque nuit le mythique Festival du Cinéma de Cannes.

Site officiel du Pavillon Afrique c’est ce lien 

http://www.pavillonafriques.com/ (le site du Pavillon)

 

Karine Barclais, Directrice du Pavillon Afriques au Festival de Cannes - Image KB - Village international 2022

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Top Model : Casting des meilleurs jeunes talents d’Europe

La période des Fashions Week c’est aussi le temps des castings. À Paris la Mode Masculine ouvre la nouvelle saison de la mode du mardi 21 au dimanche 26 juin 2022. La Haute Couture se tient pour sa part du lundi 4 au jeudi 7 juillet 2022. L’Agence Model Scout Academy profite de cette période intensive et ouvre un grand casting «World Best Models Casting – PARIS 2022» pour trouver de nouveaux visages.

Le grand casting de Top Models d’Europe

Le concours a lieu le dimanche 19 juin 2022 de 14h à 19h au 42 rue du Temple à Paris au Centre de danse du Marais.

Tous les mannequins doivent être habillés «Tout en Noir» et porter des talons, annonce l’agence sur son site.

OMG! Model Scout Academy a l’honneur d’annoncer «WORLD BEST MODELS CASTING – PARIS 2022 ». Le Casting très attendu de 2022 qui fera émerger les meilleurs jeunes talents d’Europe. Nous recherchons les meilleurs modèles au niveau mondiaux qui peuvent percer dans l’industrie. Toutes les tailles, tous les âges et toutes les ethnies sont les bienvenus à ce casting.

OMG! Model scout academy is honored to announce «WORLD BEST MODELS CASTING – PARIS 2022 ». The highly anticipated Casting of 2022 that will bring out some of the best young talent of Europe. We are looking for the upcoming world best models in the industry.

Adresse
Centre de Danse du Marais au 41 Rue du Temple 75004 Paris – OMG! Model Scout Academy

Dorothée Audibert-Champenois – Facebook @Blacknews page Image Model Scout Academy

Un guadeloupéen écroué pour tentative de féminicide

La victime, une femme d’origine brésilienne, a frôlé la mort. Son conjoint est un multirécidiviste. L’homme est connu par la justice pour des violences conjugales répétées. Au moment de l’agression, l’enfant du couple se trouvait au domicile. Il a été pris en charge psychologiquement. La mère hospitalisée en urgence absolue, ne serait plus en danger. Aujourd’hui, le récidiviste dort en prison.

C’est à Libourne, une commune du Sud-ouest de la France que se déroule ce nouveau drame conjugal. Le suspect, un récidiviste âgé de 33 ans, a été mis en examen pour tentative d’homicide volontaire aggravé. Il est en détention provisoire. Selon le magazine Paris-Match, l’agresseur est un antillais, originaire de l’île de la Guadeloupe, aux Antilles.

L’homme un récidiviste, doublement condamné pour violences conjugales

Nous sommes, Jeudi 27 janvier, quand les forces de l’ordre découvre la victime baignant dans son sang. La quadragénaire git  dans une mare avec « de graves blessures à l’arme blanche au thorax. » A l’arrivée des secours, un homme est en train de lui faire « un point de compression au niveau de la poitrine ». La victime est dans un état préoccupant. Alors que la femme et l’enfant sont immédiatement pris en charge, l’individu est interpellé.

Depuis, le parquet de Libourne indique que « sa vie est désormais hors de danger et son pronostic vital n’est plus engagé ».

L’individu interpellé sur place a déjà « été condamné à deux reprises pour des violences conjugales ». Sa première condamnation date de 2017. En 2020, Le Tribunal de Libourne lui infligeait une peine de 8 mois d’emprisonnement dont 4 mois avec sursis probatoire. Une peine qui l’interdisait de rentrer en contact avec sa compagne. Pourtant, le récidiviste « aurait repris la vie commune depuis plusieurs semaines » avec son ex-compagne, avance la presse locale.

Le guadeloupéen dort en prison

Gardé à vue pendant 48 heures, ce samedi 29 janvier, il a été mis en examen, pour tentative d’homicide volontaire et incarcéré.

Dorothée Audibert-Champenois – Facebook Blacknews page – Image Georgia State University News

Comme à l’OFB en Guadeloupe, des postes qui échappent aux locaux

Le jeudi 22 octobre 2021, Ary Chalus, le président du Conseil Régional de la Guadeloupe n’avait pas assez de mots pour féliciter Sylvie Gustave-dit-Duflo. La guadeloupéenne était élue présidente du Conseil d’administration de l’OFB, l’Office français de la biodiversité. Il déclarait à l’époque que l’élection de la Vice-présidente de la Région Guadeloupe représentait : « Une belle consécration » pour celle « qui s’est engagée activement, dès 2019, lors des différentes étapes de création de la première Agence régionale de la biodiversité des îles de Guadeloupe (ARB-IG) ». Trois mois plus tard, si les compétences de Sylvie Gustave-dit-Duflo ne sont pas remises en causes c’est pour une autre raison que la présidente de l’OFB refait parler d’elle.

70% des jeunes sont au chômage en Guadeloupe

Des internautes dont de nombreux originaires de la Guadeloupe s’interrogent. Sur la page Facebook de la Vice-présidente, la présentation de son équipe pose questions. L’ensemble du personnel qui compose l’Office français de la biodiversité est en majorité issu de l’Hexagone, de métropolitains comme désignés couramment aux Antilles. Delà à irriter certaines personnes de la société civiles et associatives qui commentent : « sur cette faute politique grave sur un territoire où 70% des jeunes sont au chômage en pleine crise sociale » déclare un ancien soutien de Cédric Villany aux municipales de 2020. Selon, le guadeloupéen « cette situation par similitude n’aurait pas manqué de créer un malaise en Hexagone ». Mais qu’en est-est-il exactement, est-ce volontaire ou Sylvie Gustave-dit-Duflo n’avait-elle pas le choix?

Une vraie question qui anime depuis très longtemps les acteurs politiques ou associatifs aux Antilles. Les postes de dirigeants échappent trop souvent aux jeunes et même moins jeunes des îles. Si le constat est souvent énoncé, les solutions sont peu amènes de changer cette situation décriée et souvent dénoncée par les syndicats locaux. D’autres marquent des signes racistes d’autres revendiquent à tort ou pas le manque de compétence dans des domaines particuliers. Pourtant, ces îles ont un taux de réussite qui pourrait faire pâlir l’Hexagone. Il y a urgence à sauver les emplois pour les locaux aux Antilles françaises. En 2015, La Région de Guadeloupe y participe à sa façon. L’institution guadeloupéenne a lancé le programme régional de réussite scolaire et éducative. Entre temps, l’Insee a rendu un rapport, c’était en novembre 2021.

Une égalité de principe, des inégalités de fait

Selon l’organisme, le taux de chômage au sens du Bureau International du Travail (BIT) s’établit à 17% de la population active âgée de 15 ans ou plus en moyenne pour l’année 2020, plus de deux fois supérieur à celui de la France métropolitaine. Un constat qui dérange lorsque des responsables de haut niveau ne parviennent pas à participer à l’embauche local, s’agacent souvent les originaires des Outre-mer. En réponse certains avancent avec prudence que parmi les recrutés de l’OFB, bon nombre sont nés en Guadeloupe. Ce qui ne désarme pas les détracteurs et mécontents d’une situation critique qui défavorise les locaux qui rêvent de s’inscrire dans l’avenir de leur île. Leur confier des responsabilités importantes pourraient faire partie de la solution.

Suite à la longue crise sociale de 2009, une analyse complète sur l’égalité aux Antilles mettait en exergue les failles du sytème français pour les Antilles françaises : « Une égalité de principe, des inégalités de fait »

Mises à l’écart et rivalités

Dans la logique républicaine où règne le diplôme, les jeunes Antillais ne sont pas préparés à lutter à armes égales pour occuper les emplois ouverts par la départementalisation. Plusieurs, précédemment en poste, sont remplacés par des fonctionnaires métropolitains. La concurrence est disproportionnée en termes de qualifications et de formations. Après le lycée, la poursuite d’études ne peut se faire qu’en quittant les îles. L’accession à de nouveaux rôles sociaux, inscrite au cœur de la demande d’assimilation, est freinée, voire interdite. Plusieurs élus tentent d’attirer l’attention du conseil général sur les conséquences d’une telle situation « considérant que cette inégalité de développement, si elle n’était pas corrigée, rendrait illusoire le bénéfice de l’assimilation ». Ce qui a tout l’air d’une ségrégation suscite des commentaires scandalisés dans la presse : « Les plus humbles d’entre nos compatriotes ont le sentiment que pour dégoûter les masses populaires de l’assimilation, ou dans le but de procurer de lucratifs emplois à des gens qui veulent fuir les privations de la vie en métropole, on bouscule systématiquement l’élite issue du sol natal pour laquelle s’est sacrifiée la collectivité guadeloupéenne » .

Dorothée Audibert-Champenois – Facebook Blacknews Page – Image OFB/Facebook Source Capital/Insee/Cair Info

 

Guadeloupe : Luc Saint-Eloy brille à la «Nuit des Sotigui Awards»

Les récompenses sont au rendez-vous pour l’acteur Luc Saint-Eloy. Après Paris, c’est au Burkina Faso que son aventure cinématographique continue. A la 6ème édition des Sotiguy Awards 2021, l’acteur guadeloupéen a de nouveau raflé le Grand prix. Nous avons recueilli ses toutes premières impressions au lendemain d’une nuit de folie. La Nuit des Sotigui est un événement exceptionnel qui promeut les meilleurs acteurs d’Afrique et de sa diaspora.  « Ces deux distinctions m’honorent et honorent à travers moi les Antilles-Guyane » a déclaré l’acteur avant de reprendre l’avion pour Paris. « Je veux souligner l’importance qu’il y a entre la diaspora, le cinéma africain et l’Afrique » a ajouté l’acteur primé aux Sotigui Awards.

La Guadeloupe à l’honneur au Burkina Faso

Sotigui du Meilleur acteur dans « Al »

Ce samedi 13 novembre 2021, le comédien obtient le Prix Sotigui du Meilleur acteur de la diaspora 2021. Dans la foulée, Luc Saint-Eloy reçoit également le Sotigui d’Or qui est le Grand Prix de l’Académie des Sotigui Awards. Cette distinction d’Or, il la doit à son interprétation dans « Al ». Ce 25ème long métrage de Christian Lara, raconte Luc Saint-Eloy  est un film sous fond d’Alzheimer. L’acteur antillais avoue que c’est « l’un des rôles le plus difficile » qu’il a interprété dans sa carrière. L’histoire est celle d’un chef d’entreprise atteint de la maladie d’Alzheimer.

Distinction suprême : Le Sotigui d’Or

Sotigui d'Or dans « Al »

Arrivé la veille, le 12 novembre à Ouagadougou, Luc Saint-Eloy a eu peu de temps pour découvrir la capitale du cinéma africain. Dans la capitale, ils étaient deux amis à se soutenir durant cette Nuit des Sotigui Awards. Caroline Ducey, son épouse dans le film était à ses côtés durant toute la cérémonie. Ces deux Prix honorifiques,  Luc Saint-Eloy a tenu à les partager avec la communauté antillo-guyanaise. « Je dis merci. Je suis à nouveau très honoré de recevoir un Prix hors de chez moi. Merci à l’Afrique. » 

Après « L’Afrique fait son cinéma » qui a permis à Christian Lara et à Luc Saint-Eloy de remporter l’Ubuntu d’Or, l’acteur fétiche de Christian Lara repart du Faso avec deux autres distinctions. Celui du Meilleur acteur et le Sotigui d’Or. Le tout en une nuit celle des Sotigui Awards 2021.

«Sans rêves, il n’y a pas de films.
Sans rêves, il n’y a pas de créateurs.
J’ai toujours aimé mon île. Quand je l’ai quittée, au début de mon adolescence, pour suivre mon père muté en Afrique, j’ai emporté un peu de la terre de la Guadeloupe. Pourquoi? Je n’en savais rien. Mais au fur et à mesure de mon véritable « exil », cet « amour » ne s’est jamais atténué.
» (Christian Lara sur Guadeloupe 1ère)

Dorothée Audibert-Champenois. Facebook Blacknews Page. Images Académie des Sotigui Awards

 

Créolité-«Mois Kréyol» : La version guyanaise de «Bernada Alba»

Depuis 1930, le drame en 3 actes de l’espagnol Federico Garcia Lorca qui se déroule dans un petit village andalou, hante les esprits. « La Maison de Bernada Alba » garde encore une partie de son mystère. Si de nos jours les femmes ont fait tomber les tabous et semblent plus libres, sont-elles vraiment comprises?

Dans le cadre du « Mois Kréyol », la guyanaise Odile Pedro Leal a présenté « Bernada Alba from Yana » une nouvelle version du texte de l’auteur espagnol Federico Garcia Lorca. Avant d’être exécuté par des milices franquistes six ans après cette œuvre magistrale, le dramaturge montrait à quel point la vie et l’ambiance rurales l’avaient imprégné et avaient influencé son œuvre.  « J’aime la terre. Je me sens lié à elle dans toutes mes émotions. Mes plus lointains souvenirs d’enfant ont la saveur de la terre. Les bestioles de la terre, les animaux, les gens de la campagne » écrivait l’artiste. « La Maison de Bernada Alba », son dernier texte, décrit les travers d’une famille rurale prise dans les mailles des traditions et de la bienséance religieuse dans le Sud de l’Espagne.

Dans le texte initial « Bernarda Alba », une femme d’une soixantaine d’années vient de perdre son mari (Senior Alba) et se prépare à huit ans de deuil. Tyrannique, la vieille femme respectée de tous dans son petit village oblige ses cinq filles célibataires mais adultes, à suivre à la lettre ses consignes.

«La Maison de Bernada Alba» de Federico Garcia Lorca revisitée

Odile Pedro Leal a fait de  « La Maison de Bernada Alba » un autre chef-d’œuvre. Elle explique pourquoi ce texte l’a interpellée. Elle était encore élève au Conservatoire d’Art Dramatique : « J’ai trouvé ce texte superbe. Il me parlait parce qu’il parle des femmes Poto-mitan. Il décrit le matriarcat que nous connaissons dans le Sud. Federico Garcia Lorca décrit mon univers. Je suis guyanaise. Chez nous les femmes sont obligées de se battre, de se donner la main. Même d’avoir le mauvais rôle comme Bernada qui doit surveiller ses filles. J’ai adapté ce texte à notre créolité. Je l’ai transposé pour mieux la partager dans toute la France. Je suis partie du microcosme guyanais, du microcosme créole, de ce mélange culturel pour parler à l’universel. Le texte de Federico Garcia Lorca le permet ». 

L’histoire pourrait se dérouler en Guyane, en Martinique ou en Guadeloupe où les codes, les langues, les traditions, la créolité se mêlent sans heurter. Le public du Conservatoire Maurice Ravel a montré son adhésion totale à cette adaptation réussie. Si Odile Pedro Leal reconnait que les filles de Bernada prennent des libertés sur scène, elle reste consciente qu’il y a du chemin à parcourir. « Nous sommes loin du compte. Et c’est ce que nous montrons dans cette pièce de théâtre. Nous montrons le manque d’amour et soulignons le manque d’égalité. Ce que les femmes subissent encore, comme cet enfermement dans la Maison de Bernada Alba quand le père meurt. Les filles ne peuvent pas choisir leur mari. Elles doivent attendre leur tour ».

Les inégalités entre les femmes et les hommes

La comédienne, directrice artistique et metteure en scène, Odile Pedro Leal poursuit :  « Je trouve que le texte de Federico Garcia Lorca vieillit très bien. Il nous permet de nous exprimer sur cette inégalité entre les hommes et les femmes dans la société d’aujourd’hui ». Et, comme dans toute tragédie, la mort arrive. L’espoir s’en va. Adela la plus jeune sœur se rebelle contre « le carcan social » et c’est le drame . « Parce que la vie est plus forte. L’évolution du monde est plus forte » s’insurge Odile Pedro Leal. « Cette révolte est nécessaire pour faire avancer la société. Cette jeune fille montre son opposition au rôle qu’on donne aux femmes. » résume la metteure en scène.

Créolité et mixité chez « Bernada Alba from Yana »

« Cette créolité là (entre la Martinique, la Guadeloupe ou la Guyane) est faite de mélange de notre histoire. Elle est faite de cette mixité de peuples, de races. Et c’est bien de la partager ici car elle n’est pas assez présente dans la culture française. Ce texte révèle aux autres ce que nous femmes Noires faisons au théâtre, dans la société en France. J’aurais pu diriger une pièce d’Aimé Césaire, sortir des tiroirs tous ces textes de nos auteurs antillo-guyanais » Odile Pedro Leal assure pour conclure cet entretien, qu’il s’agit là de « notre part de contribution à la société et à la culture française ».

Les comédiens : Irène Bicep. Cornelia Birba. Micheline Dieye. Sarah Jean-Baptiste. Ophélie Joh. Jean-marc Luret. Emilie Simonnet. Maïté Vauclin. Odile Pedro Leal (Metteure en scène).

Après la Guyane, le Festival d’Avignon, la Martinique, la troupe de « Bernada Alba from Yana » se produira en novembre en Guadeloupe.

Reportage et Images Dorothée Audibert-Champenois – Facebook Blacknews Page

«Yafa» : Luc Saint-Eloy fier de l’Ubuntu d’Or de Christian Lara

Les lumières s’éteignent sur les Champs-Elysées, le cinéma Lincoln clôture sa dernière journée de Festival. Ce samedi 30 octobre 2021, deux acteurs attendent le palmarès de la troisième édition de « L’Afrique fait son cinéma ». Trois films sont programmés pour la cérémonie de clôture. Presque 21 heures quand commence la remise des Ubuntu d’Or. Après les séries télévisées et les courts métrages de fictions et documentaire, c’est au tour des longs métrages. Luc Saint-Eloy et Sidiki Bakaka n’ont pas les mots pour traduire leur surprise. Le long métrage de Christian Lara, Yafa, Le Pardon reçoit le grand prix du Festival. L’Ubuntu d’Or, la consécration !

Chaviré d’émotions, les deux acteurs antillais et africain se confient. Un entretien exceptionnel qu’ils nous accordent. « C’est un grand moment. Aujourd’hui, c’est la première sortie officielle de «Yafa, Le Pardon». C’est sa première diffusion parisienne et nationale. Et cette 24 ème production de Christian Lara, remporte le grand prix du Festival. Avoir l’Ubuntu d’Or, c’est vraiment mérité. C’est un honneur de représenter Christian Lara en compagnie de Sidiki Bakaba. C’est le trait d’union entre l’Afrique et les Antilles. Je suis très content. Ravi pour Christian Lara mais aussi pour toute l’équipe du film ». 

«Yafa, Le Pardon» est «un film courageux»

Luc Saint-Eloy ne cache plus sa joie. Il en est sûr  : « Ce film est très mérité car c’est un film courageux. C’est un film que Christian appelle une mémory-fiction. C’est un film qui démasque et dénonce le mensonge européen. C’est un film qui nous apprend beaucoup plus sur notre passé. Il nous révèle tout ce que l’on nous a cachés. C’est un long métrage qui nous dit d’où nous venons. Il dit à l’Europe « vous avez eu tort de mentir à ce point. Vous avez eu tort de falsifier l’histoire ».

Tous les enfants arrachés d’Afrique, que sont-ils devenus ? c’est à l’une de ces nombreuses questions que s’intéressent «Yafa, Le Pardon». « C’est nous, c’est Christian Lara, ce sont les Antillais, les Antillo-Guyanais. Nous voulons tout simplement dire à l’Afrique que nous sommes vivants, bien debouts, à la verticale malgré cette histoire tragique. Et nous voulons également dire au monde que nous sommes fiers d’être sortis d’Afrique. Nous tenons à dire aussi que nous sommes de vrais Afro-descendants ».

Le long métrage est en panne de distributeur

Ce film, se désole Luc Saint-Eloy, est un long métrage qui dérange. « Il ne fera sans doute pas plaisir à tout le monde. Quand on dit la vérité dans ce pays, on le paye très cher. » atteste l’acteur guadeloupéen. En 2000, lors de la prestigieuse soirée des Césars, le comédien bousculait la grande famille du cinéma. Son texte écrit et rédigé dans la précipitation évoquait les difficultés des minorités visibles.

21 ans plus tard, les mêmes difficultés, les mêmes interrogations demeurent. « Aujourd’hui, Christian Lara qui est le petit-fils du premier historien guadeloupéen, met les points sur les i. Ce film est extrêmement courageux et il peine à trouver un distributeur. » déplore Luc Saint-Eloy qui poursuit. «Je crois qu’il va falloir se battre pour que ce long métrage sorte et trouve son public .» 

Christian Lara doit être honoré de son vivant

Le Jury de 20 professionnels de «L’Afrique fait son cinéma» a primé le film que Christian Lara nomme une mémory-fiction. « Je suis venu avec Sidiki Bakaba, on ne s’attendait à rien. Et c’est vraiment un très belle surprise. » Une distinction que Luc Saint-Eloy adresse personnellement à son réalisateur. « Christian Lara mérite d’être couronné, d’être encouragé vraiment il faut le faire de son vivant ».

Les derniers mots seront ceux de Sidiki Bakaba qui se dit heureux et comblé. « Des vérités sont dites dans ce film. On ne s’attendait pas à cela. On ne pensait pas que le Jury ait le courage de primer ce long métrage. Ce qui m’a frappé aux Antilles quand il a été projeté, ce sont les voix des mamans. Elles disaient « Il faut aller voir ce film ». Pour ma part, je ferai tout pour que les enfants d’Afrique puissent voir «Yafa, Le Pardon» . Sidiki Bakaba, ajoute avec un large sourire aux lèvres : « Je suis un homme heureux aujourd’hui. Je vais pouvoir appeler mon pays pour dire « Nous avons gagné un prix ».  

Être acteur, c’est endosser une mission

« Doyen, grand frère,  merci de m’avoir fait rencontrer Delgrès, moi qui ai campé le rôle de Toussaint Louverture. Ça été un héritage perdu, c’est aujourd’hui, un héritage retrouvé » atteste Sidiki Bakaba.

Luc Saint-Eloy qui collabore depuis 25 ans avec le réalisateur de «Yafa, Le Pardon», réitère sa « profonde reconnaissance. Je suis en quelque sorte son acteur fétiche. Le cinéma de Christian Lara m’a nourri, m’a fait grandir. Sa confiance en moi m’a consolidé. Alors que je suis blacklisté depuis mon intervention aux Césars, je peux continuer mon métier grâce à lui. Au travers de ses réalisations, je peux dire au monde qui nous sommes et d’où nous venons. Pour moi, être acteur, c’est une mission ».

Reportage & Images Dorothée Audibert-Champenois – Facebook Blacknews Page

«L’Afrique fait son cinéma» reçoit les Antilles aux Champs-Elysées

Au cinéma Lincoln, sur les Champs-Elysées, Blaise Pascal Tanguy suit le bon déroulé du film programmé à 20 heures. Ce samedi soir, le réalisateur et fondateur du Festival reçoit une production guadeloupéenne. Son homologue camerounais, Blaise Mendjiwa est arrivé de Cannes avec son documentaire « La Guadeloupe Terre du Rhum et des Hommes ». Blaise Pascal Tanguy est dans la salle de projection. Il sera l’un des premiers à saluer les festivaliers après le long documentaire. Pour cette édition 2021, le festival accueille des films et des documentaires de réalisateurs afro-descendants. Un marathon de cinq jours où une soixantaine de réalisations sont vues dans différentes salles parisiennes depuis le 25 octobre.

« L’Afrique fait son cinéma » reprend en présentiel suite au Covid-19

Depuis son lancement il y a 3 ans « L’Afrique fait son cinéma » n’a pas changé ses objectifs, assure Blaise Pascal Tanguy. « Le Festival est né juste après la création de l’association Afternetwork France en 2017. Le challenge des membres de l’association était de se rendre en Afrique pour former des enfants aux métiers du cinéma. Il s’agissait pour nous d’apprendre ces métiers aux enfants mais aussi d’aider les jeunes réalisateurs africains. « L’Afrique fait son cinéma », leur offrait, l’opportunité de montrer leur savoir-faire en France. »

« La Guadeloupe Terre du Rhum et des Hommes » de Blaise Mendjiwa

Si les films africains ont lancé le Festival, Blaise Pascal Tanguy atteste qu’il ne se limite pas au continent noir.  « La sélection officielle est très ouverte. Nous avons même des films d’Asie. Car si on veut se faire connaître on ne doit pas s’enfermer. Quand les autres viennent voir ce que nous faisons, ils nous découvrent autrement. » pense le fondateur du Festival.

Un jury de 20 professionnels

Des réalisateurs des 3 continents composent le Jury de 20 professionnels.  « Dans notre jury nous laissons la place aussi à des cinéphiles. Ils peuvent également juger les réalisations. Cette année, nous avons reçu environ 387 films. Il a fallu 6 mois pour les visionner.  Au terme du visionnage, 62 productions ont été retenues pour cette 3éme édition. »

Samedi soir, au Lincoln seront remis les Ubuntus, les récompenses du festival. Le mot Ubuntus qui se traduit par « Je suis, donc nous sommes » est tiré d’une philosophie d’Afrique du sud. Plusieurs prix (Ubuntu) seront décernés dont l’or, l’argent et le bronze. Le Meilleur Long métrage, Meilleur Court métrage, Meilleur Documentaire, court et long, meilleure série Télévision. Le meilleur acteur et Meilleure actrice seront primés ce samedi 30 octobre.

«Nous avons des Longs et courts métrages de fiction mais aussi des longs et courts documentaires. » C’est ce soir que le palmarès des Ubuntus sera révélé, à partir de 21heures.

Reportage et images Dorothée Audibert-Champenois à Facebook Blacknews page.