Céline Major, nouvelle déléguée générale du Festival FEMI 2021 reçoit Kareen Guiock, Jocelyne Béroard et Mouna N’Diaye

Dix années d’expérience dans l’audiovisuelle, comme productrice mais également en tant que scénariste font de la guadeloupéenne Céline Major la nouvelle déléguée générale du Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe 2021.

Avec comme marraine Cannelle Kieffer, fille de la regrettée Osange Silou, membre honoraire du Festival, le FEMI, organisé par l’association ICM  « Images et Cultures du Monde », l’un des premiers festivals francophones de cinéma de la Grande Caraïbe, se donne pour mission de promouvoir les œuvres cinématographiques et les cinéastes des Antilles-Guyane et plus largement de la Caraïbe, peut-on lire sur le site dédié.

Co-fondatrice de la société DMP-Productions, Céline Major est une professionnelle reconnue dans le monde des médias et du cinéma. La nouvelle déléguée générale du FEMI a obtenu une licence d’Assistante-Réalisatrice au Conservatoire Libre du Cinéma Français à Paris. Au Festival de Cannes, au Festival Prix du Court et à la Maison des scénaristes de Clermont-Ferrand, l’antillaise qui vit à Paris, a eu l’opportunité d’organiser des évènements autour du métier de scénarios, en adaptant des ouvrages pour le cinéma ou en participant directement à l’écriture de scénarios.

Aujourd’hui Céline Major se dit fière d’endosser ce rôle central de déléguée générale pour le FEMI 2021 : «C’est un réel honneur que l’association ICM ait pensé à moi c’est une responsabilité à la fois stratégique et opérationnelle pour un Festival.»

Pour cette édition, l’objectif de la déléguée générale se concentre sur trois points. D’une part faire découvrir des films internationaux et de qualité en Guadeloupe, comme l’ont fait des déléguées générales avant elle, à l’instar de Felly Fedecias, membre fondatrice. Il est important de « Permettre aux guadeloupéens de découvrir les films d’auteurs d’Asie, d’Europe, d’Afrique, de la Caraïbe ou des USA  et de promouvoir ce cinéma d’auteurs » explique Céline Major.

Felly Fedecias au Festival de Cannes 2016

Dans ce contexte sanitaire particulier de pandémie Covid-19, les cinéastes sont majoritairement impactés. Les recettes ont chuté, les sorties ont été déprogrammées et les projections traditionnelles ne sont plus d’actualités.

La déléguée générale Céline Major veut assurer aux réalisateurs du soutien du FEMI. La productrice-scénariste assure «vouloir aider les cinéastes antillo-guyanais, en organisant soit des évènements en leur honneur ou soit en faisant des focus sur les nombreuses personnalités qui ont fait évoluer le cinéma des Antilles et de Guyane». Céline Major tient à faire un clin d’oeil aux cinéastes féminines, cette année 2021 qui célèbre la 25ème édition du Festival régional et international du cinéma de Guadeloupe. Ce festival lancé par des femmes et qui visait initialement les réalisations des cinéastes femmes a été créé en 1992.

Et enfin, à l’heure du digital, Céline Major estime qu’il est temps pour le FEMI de s’imposer plus largement sur les réseaux sociaux : «Cette année j’organise des conférences en ligne pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, ils auront des contenus inédits via les pages consacrées au Festival sur les réseaux sociaux.»

Le FEMI 2021 aura comme thème Souvenir et Rétrospective, annonce la déléguée générale. L’occasion de «mettre à l’honneur toutes les personnes qui nous suivent depuis 25 ans, tous les cinéastes qui ont été révélés par le Festival. Nous mettrons également en lumière les cinéastes qui concourent dans nos trois catégories».

Kareen Guiock animatrice du débat du 8 janvier pour le FEMI 2021

Un hommage particulier sera rendu à deux cinéastes femmes de la Guadeloupe qui ont disparues au cours de l’année : La réalisatrice Sarah Maldoror et la journaliste-productrice Osange Silou Kieffer. « Elles ont beaucoup oeuvré pour le développement de l’industrie du cinéma aux Antilles et aussi en dehors de la Caraïbe. Dans le cadre de ce «souvenir», des débats, des conférences et des soirées sont prévus par les organisateurs du FEMI 2021 » a tenu à préciser la déléguée générale.

Burkina Faso, Mouna N’Diaye égérie du cinquantenaire du Fespaco (2019)

Le 8 janvier 2021, autour de cinéastes, de scénaristes, de producteurs, d’acteurs et d’actrice, une Web-conférence sera dirigée, animée et modérée par la journaliste-présentatrice Kareen Guiock. Elle aura parmi ses invités la chanteuse vedette de Kassav’, Jocelyne Béroard qui s’est révélée actrice dans plusieurs productions locales, Appoline Traoré (réalisatrice burkinabé) et Mouna N’Diaye (comédienne, réalisatrice et ex-Jury au Festival de Cannes).

Jeanne Romana (auteure, réalisatrice et productrice), Jean-Claude Barny (réalisateur), Wally Fall (réalisateur et co-fondateur de Cinémawon) sont aussi participants au débat dont le thème est «Le cinéma des Antilles-Guyane dans la diaspora».

Mouna N’Diaye, actrice, réalisatrice, Jury au Festival de Cannes

Reportage Dorothée Audibert-Champenois Rédactrice en chef de CnewsActusDothy – Facebook Cnews ACTUS – Twitter Instagram – Images ©️CM – ©️Cnews ACTUS  – ©️Jocelyne Béroard – ©️Kareen Guiock

Kareen Guiock témoigne sur le «racisme ordinaire, insupportable pour celui qui le subit» dans Madame Figaro

«C’est insupportable pour celui qui le subit. Invisible pour celui qui le fait subir »

Kareen Guiock démontre les mécanismes et expose les causes d’un racisme ordinaire qui impacte la société française et crée inévitablement des discriminations. C’est dans le magazine Madame Figaro qu’elle explique et image dans une longue interview comment chaque jour des hommes et des femmes font face au racisme systémique en France.

Kareen Guiok – crédit photo @C’news Actus Dothy

Le débat sur le racisme est ravivé au coeur de l’été, quand aux Etats-Unis, un afro-américain, George Floyd coincé sous le genou d’un policier blanc, agonisait sous les yeux de passants. Dans un dernier souffle, l’homme suppliait, l’officier Dereck Chauvin, de le laisser respirer. Si le Black Lives Matter a refait surgir les spectres du racisme et des violences policières, il est un combat que Kareen Guiock mène avec force depuis très longtemps, c’est celui contre le racisme ordinaire. Son interview  dans Madame Figaro, soutenu par de nombreuses anecdotes ne laisse planer aucun doute sur ce que subissent les victimes du racisme dans le monde et aussi dans l’Hexagone.

Dans l’entretien réalisé par Madame Figaro, Kareen Guiok répond à ce qu’elle pense être une spécificité du racisme ordinaire : «Vous n’êtes pas un être humain, vous incarnez un préjugé. En réalité, c’est votre interlocuteur qui se dévoile en étant persuadé de vous avoir identifié. Ce sont des réflexes inconscients qui sont le fruit d’une longue histoire» souligne Kareen Guiock dans le magazine féminin. Les exemples personnels sont là et elle les cite : «Combien de fois dans une boutique, des clientes viennent me demander des tailles. Combien de fois au restaurant, dans les magasins, dans les taxis, partout, on me tutoie en s’adressant à moi, alors que l’on vouvoiera ceux qui ne sont pas Noirs ? »

Kareen Guiok – crédit photo @C’news Actus Dothy

Sur son compte Instagram, où la journaliste de M6 a lancé ce débat, précise-t-elle, les commentaires d’internautes victimes de telles discriminations sont légions : «J’ai reçu des dizaines de témoignages . Des avocates, greffiers, chercheuses, chefs d’entreprise, financiers, régulièrement confondus avec le personnel de ménage ou pris pour des stagiaires perdus dans les étages. »

Forte et déterminé à combattre devant cette «adversité », Kareen Guiok avoue qu’elle n’a pourtant pas «le sentiment d’être engagée. Cela relève de l’évidence. On ne peut pas être Noire sans aspirer à l’égalité. Pas plus que l’on ne peut être femme sans aspirer à cette même égalité».

Kareen Guiok – crédit photo @C’news Actus Dothy

Authentique, l’antillaise qui a également vécu sur le territoire guyanais, confie à Madame Figaro que «depuis 2017, j’ai renoncé aux brushings et à toutes ces coiffures très occidentales pas adaptées à mes cheveux, qu’elles abîmaient d’ailleurs, pour revenir à ce qui m’est le plus authentique.»

Le terme «divers» qui qualifie l’Autre, elle n’en veut pas «c’est trop fourre-tout pour être honnête. Or, il faut nommer. Regarder. Affronter. Reconnaître.». Consciente de sa position de leader Kareen Guiok, présentatrice d’un grand journal à forte audience dit : « On ne déconstruira pas les stéréotypes si l’on ne parvient à mettre les mots justes. Je sais que si je commets une erreur, son traitement sera sans doute disproportionné, et les conséquences pourraient atteindre ceux qui me ressemblent »

Kareen Guiok – crédit photo @C’news Actus Dothy

Enfin, la journaliste avertit qu’«Il faut en finir aussi avec le deux poids deux mesures : certains peuvent tenir des propos abjects, déshonorer la France et pourtant continuer à s’exprimer. On doit s’attaquer à ces contradictions qui ne font que renforcer le sentiment d’injustice »

Kareen Guiok qui livre son ressenti est une femme pleine de ressources, et assure avoir reçu des bases solides pour affronter tous les obstacles. La journaliste, seule présentatrice noire sur une chaîne nationale française et peut-être d’Europe, ajoute «L’amour de mes parents. C’est grâce à eux que j’ai eu un socle extrêmement solide, une estime de soi saine et la force d’aller d’aller au-delà des obstacles».

Kareen Guiock présente le journal télévisé de la mi-journée sur la chaîne M6 du lundi au vendredi dès 12h45. Elle séduit chaque jour plus de 1,4 million de téléspectateurs depuis 2012.

Notre rédaction a rencontré la journaliste-présentatrice en 2018 dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés

Kareen Guiok – crédit photo @C’news Actus Dothy

« Votre interlocuteur croit toujours savoir qui vous êtes, ce que vous faites là, quelles sont vos arrières-pensées. Il est convaincu que vous êtes possiblement à son service ou que vous représentez une menace »

À retrouver l’intégralité de son interview dans le nouveau numéro de Madame Figaro. 

Dorothée Audibert-Champenois/Facebook Twitter Instagram C’news Actus Dothy
Images C’news Actus Dothy

Kareen Guiock, la journaliste s’éclate dans «Tout simplement noir» de Jean-Pascal Zadi, actrice convaincante, elle explose

Aux côtés de bon nombre de célébrités, Kareen Guiock crève l’écran dans le nouveau film de Jean-Pascal Zadi. C’est son premier film, elle est la révélation dans «Tout simplement noir».  La journaliste est connue pour ses talents de compositrice et d’auteure de musique, elle révèle d’autres dons. désormais il faudra compter avec l’artiste qui s’en sort avec brio dans le septième Art.

« Tout simplement noir » c’est 90 minutes non stop d’introspection dans l’univers du militant Noir Jean-Pascal Zadi. À l’image de la communauté noire américaine, solidaire et active à défendre ses droits civiques , le comédien tente de réunir autour d’une même cause les acteurs et militants noirs les plus connus dans l’Hexagone.

Une heure trente à convaincre des célébrités du bien fondé de sa vision activiste « pour que les choses changent». Un combat  si lourd et complexe, qu’il doute, se décourage, s’illusionne, est épuisé mais l’acteur qui mène de front une carrière qui ne décolle pas, se doit de résister pour «la cause».

On le croit naïf,  lui se met dans les pas de Nelson Mandela, de Martin luther King Jr, de Cheikh Anta Diop ou de mohammed Ali. Les situations sont sans doute caricaturées mais crédibles et mènent sur un terrain  pleines de contradictions. Jouant leur vrai rôle, les célébrités jouent également de leurs paradoxes qui déclenchent des scènes hilares. Lucien Jean-baptiste et son coutelas qui hurle en créole qu’il est « fier d’être martiniquais », Kareen Guiock qui refuse d’être « enfermée  dans une case de journaliste noire », Fary qui protège son image pour mieux « commercer avec les Blancs ». Loin très loin Dieudonné est l’exclu infréquentable (quand bien même il est Noir) ou Joey Starr pas assez Noir pour défiler à la date choisie par Jean-pascal Zadi. Ce sera celle « la libération de l’esclavage pour les Blancs».  Mais en est-il convaincu? La brigade noire anti-négrophobe veille.

Kareen Guiock, Fary, Jean-Pascal Zadi

L’une des scènes cultes du film est sans aucun doute celle entre Kareen Guiock, qui joue son propre rôle dans « Tout simplement noir » et Jean-Pascal Zadi. L’hôte de Joey Starr  se présente à J-P (Jean-Pascal Zadi),  expliquant sa réussite professionnelle mais le militant Zadi ne voit en face de lui qu’une journaliste Noire (guadeloupéenne) qui  a trouvée sa place dans le Paysage Audiovisuel Français.  Soprano et Mathieu Kassovitz forcent le trait jusqu’au cliché pour mieux imprimer le sujet du film : Le Noir n’a pas de visibilité en France, les Noirs ne sont pas assez solidaires entre eux. Mais les clichés, les préjugés, les complexes, les discriminations et le racisme systémique ont encore de beaux jours devant eux.

Kareen Guiock et Jean-Pascal Zadi dans « Tout simplement noir »

Kareen Guiock est née en Guadeloupe, d’une mère martiniquaise et d’un père guadeloupéen. Elle passe une grande partie de son enfance en Guyane. Sa mère qui est professeur des écoles, lui insuffle l’art de l’écrit et l’adolescence à 13 ans quand elle écrit son premier article dans le quotidien local France-Antilles. Chroniqueuse à M6, animatrice en prime-time, avec une maîtrise de philosophie et une spécialisation dans le journalisme, Kareen Guiock et aux commandes du journal du 12/45 de la chaîne nationale française M6.

Casting du long métrage sortie en 2020 :

Jean-Pascal Zadi, Fary , Caroline Anglade, Lilian Thuram , Claudia Tagbo , Cyril Hanouna, Joey Starr, Vikash Dhorasoo , Kareen Guiock, Fabrice Eboué, Lucien Jean-Baptiste, Éric Judor, Fadily Camara, Ramzy Bedia, Rachid Djaïdani, Melha Bedia, Amelle Chahbi, Jonathan Cohen, Soprano, Omar Sy, Stéfi Celma, Ahmed Sylla, Moussa Mansaly, Augustin Trapenard, Mathieu Kassovitz, Eriq Ebouaney.

Dorothée Audibert-Champenois/Facebook Twitter Instagram C’news Actus Dothy
Images Capture d’écran C’news Actus Dothy