Enfin, ce vendredi 11 février 2022 au Tribunal de Grenoble, l’avocat de Nordal Lelandais a permis de percer un peu la vérité sur les derniers instants de Maïlys De Araujo. La fillette de 8 ans, enlevée en pleine fête de mariage, le 27 août 2017 à Pont-de-Beauvoisin et morte sous les coups répétés de Lelandais a ému la France entière. L’homme qui comparait depuis le 31 janvier 2022 à la Cour d’Assises de Grenoble est aussi un récidiviste. Cet ancien militaire condamné en mai à Chambéry à 20 ans de réclusion criminelle pour le meurtre du caporal Arthur Noyer a admis ce vendredi, avoir frappé volontairement la fillette de 8 ans pour lui donner la mort. Une confession qu’il a faite à son avocat Me Alain Jakibowicz au soir de la dixième journée de procès.
En accord avec la famille de l’enfant une pétition est ouverte pour soutenir les parents de Maëlys, restés dignes durant depuis le début de l’éprouvant procès. A l’instar de nombreux français touchés et meurtris par la violence et l’horreur du crime, une internaute proche de la tante de Maëlys a créé un groupe et lancé cette pétition. Son objectif est de dire aux autorités judiciaires, l’immense émotion que les actes du récidiviste suscitent dans l’opinion. La créatrice du groupe FORCE ET HONNEUR POUR MAËLYS à l’initiative de Marie-Laure attend également un maximum de partages et de signatures.
« Notre justice est de punir. Notre justice doit arrêter d’être laxiste. La justice doit mettre perpétuité à cet homme. Une perpétuité en France c’est 30 ans. Mais pour les parents de Maëlys et sa sœur Colleen, ils ont pris perpétuité à vie. Une famille détruite ».

Maëlys De Araujo
Les internautes n’ont pas de mots assez forts pour désigner Lelandais. Tous estiment sur les réseaux sociaux que cet homme aux deux visages mérite la perpétuité. Soupçonné fortement d’avoir violé l’enfant de 8 ans et de l’avoir enlevé à l’autorité de ses parents, il a enfin reconnu l’avoir assassinée. Pour autant, toute sa défense reste une litanie de non-dits et de secrets. Le dresseur de canins qui a réponse à tout et dissimule aux détails près les preuves de ses crimes, ne peut expliquer ses « mensonges, ses penchants pédophiles, son homosexualité non assumé, les enlèvements, les agressions violentes sur ses compagnes ». Durant deux semaines devant la Cour, Lelandais se dit sous l’emprise de stupéfiants qui expliqueraient ses crimes et ses pulsions.
La première semaine du procès, tant attendu par Jennifer et Joachim De Araujo a été un enfer pour une famille autrefois soudée mais aujourd’hui brisée physiquement et émotionnellement. Les réponses de Lelandais sont souvent assourdissantes. Comme ce vendredi 11 février. Pour Me Fabien Rajon, l’avocat de Jennifer Cleyel-Marel ( De Araujo), l’accusé «adresse un crachat au visage de la famille de Maëlys. Quand il dit que Maëlys a insisté pour entrer dans le véhicule, quand il dit qu’elle a ouvert la porte de l’Audi A3 pour monter dans sa voiture. ». C’est à ce moment quela fillette disparait et pour lequel Lelandais multiplie les versions jusqu’à ses révélations le lundi 14 février 2018. Soit 6 mois après les faits. Une délivrance. Pas vraiment, le choc et la sidération. Il ne reste de l’enfant que peu d’éléments pour des recherches plus poussées. On sait que sa robe a été déchirée du haut vers le bas, que des mèches de cheveux ont été coupées à l’aide d’un objet tranchant, qu’une partie de son sous-vêtement a disparu et qu’elle a reçu plusieurs coups mortels au visage. A-t-elle été agressée sexuellement ? Est-ce le motif de son enlèvement ? Lelandais s’enferme dans des oublis calculés.

Portrait de Maëlys
Selon le légiste, Maëlys a agonisé (seule et où?) probablement entre 30 minutes et 1 heure après les violents coups reçus de Lelandais. Ce dernier précise avoir pris son pouls et remarqué qu’il ne battait plus. Il s’est trompé, rectifie l’expert. La mort de Maëlys n’a pas été instantané et elle en a souffert. « On est sur des fractures périmortem, pas sur des fractures post mortem. L’hypothèse d’un décès hémorragique ou d’obstruction des voies aériennes paraît peu probable, peu compatible avec sa version. L’hypothèse d’un décès par traumatisme neurologique est possible puis qu’il constate le décès après un intervalle de temp » Pour la présidente de la Cour d’Assises : « Il y a aussi l’hypothèse qu’il n’ait pas pris le pouls puisqu’il n’en n’avait pas parlé dans sa première version ».

Joachim De Araujo, Maëlys et Jennifer Cleyel-Marel (De Araujo)
La Cour d’Assises de Grenoble a détaillé le jeudi 3 février les derniers instants de Maïlys retranscrits par Valentin Pasquier pour le Parisien.
Les derniers instants de Maëlys De Araujo
…Dans la salle des assises de l’Isère à Grenoble, où l’on juge ce crime qui avait bouleversé la France, s’affichent bientôt les images du parcours, filmé pour les besoins de l’enquête, au milieu des herbes folles et des sapins. On suit la caméra sur plusieurs dizaines de mètres, en contrebas, quand apparaît un ensemble rocheux formé d’un monolithe, surmontant une cavité ceinturée de pierres. C’est là, dans ce trou d’une profondeur de 30 cm que le squelette recroquevillé de la petite fille sera exhumé, caché sous un bloc de 14 kg. Le tombeau de Maëlys…
Le « monsieur aux chiens »
Un angoissant compte à rebours qui démarre à minuit vingt ce 27 août 2017, lorsque l’accusé, qui s’est invité à la dernière minute, revient pour la soirée dansante du mariage. Une demi-heure plus tard, il est aperçu sur la scène, en train de chanter. Dans la foulée, il part consommer de la cocaïne avec deux amis dans les toilettes de la salle polyvalente. Le dessert s’apprête à être servi, retrace le gendarme Tissier, « quand Maëlys parle à sa mère du monsieur aux chiens ». La jeune femme accompagne alors sa fille jusqu’à la table des mariés, où Nordahl Lelandais leur montre des photos de ses bêtes sur son téléphone portable et échange même quelques mots avec la mère de l’enfant.
« À 1h40, des témoins aperçoivent Maëlys dans la partie enfants de la salle, en train de chahuter un homme qu’elle appelle tonton, bien qu’il ne fasse pas partie de la famille », poursuit le militaire. Vers 2h00, nouvelle interaction, cette fois sur le parking. Un invité les aperçoit repartant vers la salle, de façon séparée, Nordahl Lelandais indiquant à la fillette d’emprunter l’entrée principale, quand lui-même rentre par une porte de service…
La petite est de nouveau aperçue dehors à partir de 2h26. C’est l’été, il fait bon, et pour elle aussi, c’est la fête. Maëlys gambade sur le parking, pieds nus, insouciante. Elle joue au ballon avec des « grands », puis avec les autres enfants. On l’imagine alors dans sa robe blanche, celle des grandes occasions, quelques mèches rebelles s’échappant de ses jolies tresses brunes, ivre de cette joie et de cette liberté d’un soir, alors que dans quelques jours, elle reprendra le chemin des classes.
Quelques minutes plus tard, elle échange quelques passes avec une invitée, va rechercher le ballon sous l’escalier de la porte de service. L’Audi A3 de Nordahl Lelandais y est déjà stationnée en marche arrière, prête à partir. À 2h39, il semble attendre derrière le volant, penché sur son téléphone portable, un halo bleuté illuminant son visage. Les grands-parents de Maëlys quittent à leur tour la fête : la petite est censée dormir chez eux, mais réclame de rester. Face à son insistance, ils l’embrassent et la laissent s’amuser encore un peu. La fillette est alors revenue dans la salle des adultes, à quelques mètres de ses parents. À 2h45, un dernier couple dit au revoir à Maëlys, aperçue ensuite en train de remettre ses chaussures.
Une berline grise dans la nuit
La soirée bat son plein, le DJ enchaîne les titres : « Sapé comme jamais », de Maître Gims, puis, « à 2 heures 46 minutes, 53 secondes », « Cotton Eye Joe », un vieux tube des années 1990 que Maëlys n’aurait raté pour rien au monde… Mais la petite n’est pas sur la piste de danse. Jennifer, sa maman, comprend immédiatement. Il s’est passé moins de six minutes entre l’adieu à ses grands-parents et la disparition.
La suite, c’est une litanie de mouvements suspects sur le téléphone de Nordahl Lelandais, qui démontrent une volonté farouche de dissimuler ses actions, afin que l’on ne puisse jamais tracer ses mouvements. À 2h46 et 12 secondes, alors qu’il s’apprête à quitter la salle des fêtes avec la petite à son bord, il déconnecte ainsi son appareil en activant le « mode avion ». À 2h48, sa voiture, reconnaissable entre autres à ses phares bleutés, apparaît pour la première fois sur les caméras de vidéosurveillances de Pont-de-Beauvoisin — il fera en tout sept voyages dans la nuit.
L’image est à son tour projetée, décortiquée, disséquée sous tous les angles. La cour d’assises se raidit en voyant la berline grise roulant dans la nuit, dévoilant côté passager une petite forme vêtue de blanc, plaquée contre la portière, et un visage qu’on distingue à grand-peine mais qu’on imagine terrorisé. La dernière image de Maëlys, dont la famille doit alors quitter la salle, en pleurs… Impassible dans son box, l’accusé, qui avait même contesté cela, se lève à la demande de la présidente. « Monsieur Lelandais, c’est bien vous dans cette voiture ? » Il hoche la tête. « Et cette forme blanche, c’est bien Maëlys ? » « Oui madame ». (Le Parisien)

Caméra de surveillance
Le monstre aux deux visages
Les appels et supplications de ses amis proches, ses copains, ses lointaines connaissances n’ont pas attendri l’accusé. La grande sœur de Maëlys, Collen De Araujo s’est adressée à l’homme dans le box avec fermeté et détermination pour savoir comment est morte sa petite sœur. Jennifer De Araujo a marqué la présence de sa fille avec un portrait géant de l’enfant au Tribunal pour que Lelandais affronte son innocent regard. Ses anciennes et nombreuses copines n’ont pas manqué de témoigner sur l’homme accusé du pire. Menteur, manipulateur et dissimulateur, il livre ce qu’il veut et accroît le chagrin de parents qui attendent toute la vérité pour faire leur deuil.

Colleen De Arajo, la grande soeur de Maëlys
Acculé par Me Caroline Rémond, Lelandais a reconnu ses penchants pédophiles quand il répond à l’avocat des petites cousines agressées (4 et 6 ans à l’époque ) dans leur sommeil. Des clichés de fillettes du même type méditerranéen, comme Maëlys, sont retrouvés dans l’un de ses téléphones. L’autre est brisé et jeté dans le lac du Bourget après une garde à vue. Après la journée d’échanges entre l’ex-procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat qui a déposé en tant que témoin sans cacher son animosité envers le tueur de Maëlys, le prévenu a enfin avoué avoir tué l’enfant de 8 ans, sans reconnaître l’avoir violée.
Les débats reprendront ce lundi 14 février 2022 dès 9heures. Cette troisième semaine sera consacrée aux auditions des psychiatres. L’occasion, espère-t-on « d’en apprendre plus sur la personnalité » du meurtrier de la petite Maëlys de Araujo.

Dorothée Audibert-Champenois – Facebook Blacknews Page – Data Journaliste – Images screenshots et Facebook La Pétition :
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